Magazine Humeur

Le désert amoureux

Publié le 20 avril 2009 par Didier T.
Le désert amoureuxPhoto Valérie Lagier
Hier soir, lorsque je me suis couchée, peut-être vers deux heures du matin, je m’étais couchée initialement vers une heure (je me couche vers une heure en général) mais je me suis relevée vers deux heures car j’avais envie de m’épiler.
D’accord c’est une idée un peu triviale en pleine nuit, bon d’habitude, je cuisine plutôt, là c’est tombé sur un atelier épilation.
Prise dans cette frénésie d’arrachage de choses disgracieuses éparpillées sur une certaine zone de mon corps, je me suis soulagée, un peu magiquement, du poids de hk n°2 sur mon cœur. J’ai fait d’une pierre deux coups. Ainsi j’ai dialogué avec moi-même. J’ai, de façon très scientifique, dressé un tableau dans ma tête. Un tableau très simple, avec une colonne + et une colonne -. Evidemment la colonne – s’est remplie en un clin d’œil, trop de femmes, trop d’enfants, trop loin, trop de mensonges, trop de frime, de trop mauvais goûts musicaux, trop peu de points communs, et la colonne + est restée désespérément vide. La conclusion de ce tableau n’a pas été bien compliquée à trouver. Passif qui explose, hk n°2 à abandonner. L’abandon physique a déjà eu lieu brutalement voilà des mois (il aurait pu y avoir rapprochement au début du mois d’avril mais je n’ai pas tenté le coup, je savais déjà que c’était une mauvaise idée), ne restait plus que l’abandon de l’esprit. Petit à petit, ce sera chose faite et je dois dire que sa vie de famille étalée sur le web m’aide bien dans cet exercice.
Ce qui coince, je trouve, c’est que je n’ai personne d’autre sur qui jeter mon dévolu. Délirer sur quelqu’un d’autre, ça m’aiderait ; d’un coup d’un seul hk n°2 partirait dans les oubliettes. Mais non rien. La crise. Parfois je rencontre des hommes, mais je ne me souviens plus de leur prénom le lendemain (même si je couchais avec eux comme une bête). Dernièrement j’ai même cherché une bonne partie de la journée le prénom d’un type. Ca m’a cassé la tête.
Je rappellerais bien une ancienne connaissance pour me distraire un peu de ce vide amoureux mais dans ma frénésie de ménage printanier j’ai fichu à la poubelle mon agenda d’il y a deux ans (je n’ai pas de répertoire papier et encore moins de répertoire utilisé sur mon téléphone portable). Il me reste seulement l’agenda de l’année dernière où 1) il ne s’est pas passé grand chose 2) des types sans aucun intérêt peuplent les pages contacts de la fin de l’agenda 3 ) des types à qui j’ai certainement laissé un mauvais souvenir s’amoncèlent (et les recontacter m’exposerait à leur violence directe ou à celle de la police (car certains sont vicieux)).
C’est la déchéance mais je trouve que je le prends plutôt bien.
J’aimerais juste que mon téléphone sonne car j’ai candidaté dans une usine du 16 ème arrondissement de Paris dans laquelle il y a, au milieu, un ascenseur merveilleux. Il est spacieux, moderne et contient à toute heure une peuplade de mecs gominés, rasés de près, avec des chaussures vernies Weston, des cravates en soie pas drôles, des diplômes de HEC, un background dans la banque d’affaires et ce petit air, irrésistible, de king of the world of the business qui promet à n’importe quelle fille des aventures très…caca. 
Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu

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