« Apartheid, égalité et "débilité intellectuelle" ! »

Publié le 21 avril 2009 par Raoul Sabas

Monsieur Yazid Sabeg

Commissaire à la Diversité et à l'égalité des chances

Hôtel de Matignon  
57, rue de Varenne 
75700 Paris

Monsieur,


Je ne peux laisser passer sans réagir très vivement votre récente déclaration selon laquelle « La France est sur la voie de l'apartheid », ce qui vous a valu, dans une relation de cause à effet indéniable, votre nomination quasi immédiate au poste de « Commissaire à la Diversité et à l'égalité des chances » créé pour la circonstance - comme si la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) ne suffisait déjà plus à la tâche !

Néanmoins, comme je l'établirai par la suite, vos propos« exclusivement »  à charge contre la France, non seulement s'avèrent « partisans » en matière de discrimination et d'inégalité, eu égard à votre pays et à votre continent d'origine en particulier, et à la situation mondiale d'inégalité en général, mais ils se fondent, de surcroît, uniquement sur les dissimulations et les « croyances au miracle » du penser superstitieux, à l'oeuvre dans l'Idéologie et le Moralisme notamment, sous-tendu par l'égoïsme inné universel auquel personne n'échappe, à commencer par moi, et sauf à vous, évidemment, de prouver que vous y faites exception - sûrement par un « miracle » de la Nature en votre faveur ! Au bout du compte,  cette analyse m'aura permis d'établir la « débilité intellectuelle » d'une époque encore plus obscurantiste que toutes celles qui l'ont précédée.

Toutefois, avant d'argumenter, je tiens à rappeler vos propos, et d'autres, attestant par avance l'inanité de la « croyance au miracle » contemporaine promettant aux Français en particulier, et aux humains en général, d'établir l' « égalité réelle » sur la Terre : DEMAIN, toujours DEMAIN, seulement DEMAIN, à la saint Glinglin, hélas - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire !

Ainsi, tout d'abord, le 8 novembre dernier, en lançant votre « Manifeste pour l'égalité réelle », vous avez déclaré :

« Nous, acteurs de la vie publique, Français et Françaises de bonne volonté, soucieux de la promesse démocratique de notre pays, désireux de restaurer une conscience civique authentique, demandons la mise en oeuvre effective d'un programme minimal pour l'égalité réelle. »

Or, dans vos propos, je ne peux manquer de relever une « croyance au miracle » et une apparente contradiction. En effet, parler de « restaurer une conscience civique authentique », face à l'égoïsme effréné inné de chacun dans ses affaires d'amour, d'argent et de gloire ou honneur-vanité - pour faire court -, c'est carrément « se moquer du monde » ! Du moins, aussi longtemps que vous n'aurez pas fait la preuve que vous échappez « par miracle » à la nature égoïste commune à tous les êtres humains sans exception, ceux d'hier, d'aujourd'hui et de demain, sans quoi subsistera toujours un doute sur l'exacte réalité de votre conscience civique authentique. D'ici-là, votre « croyance au miracle » d'établir sur Terre l'égalité absolue n'est pas simplement une dissimulation au regard de l'opinion, mais un mensonge et une manipulation en forme de vœu pieux.

Certes, l'époque vient de trouver son nouveau messie planétaire, Barack Obama en l'occurrence, qui va changer le monde en établissant sûrement l'égalité réelle planétaire. Je vous fais observer, toutefois, au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué, que ses promesses de campagne présidentielle se fondent seulement sur le slogan « Yes we can », traduisible en bon français par l'expression « méthode Coué » - en clair : « Nous pouvons, parce que nous le voulons ! »

Sur l'apparente contradiction relevée dans vos propos, elle consiste à prévoir un programme minimal censé réaliser l'égalité réelle. Or, quand on juge l'immensité infinie de la tâche qui attend la France en particulier, et la planète en général, pour parvenir à l'égalité réelle, autrement dit absolue, forcément le résultat est renvoyé à DEMAIN, toujours DEMAIN et seulement DEMAIN ; et ce, même avec un programme onusien « non minimal » - sauf à vous, évidemment, d'établir la cohérence de vos propos en précisant justement les détails de votre ambitieux programme d'égalité réelle ! D'ici-là, près d'un siècle après la grande « Révolution d'octobre », les Russes et autres citoyens des ex-pays satellitaires soviétiques continuent encore à « rêver » de l'égalité promise - si personne ne vous interdit de « croire au miracle », en revanche c'est une autre affaire de manipuler l'espoir de l'opinion !

Ainsi, promettre un « ordre juste » universel, c'est, non seulement une aberration intellectuelle et philosophique mensongère, comme je suis prêt à le démontrer pour l'avoir suffisamment fait auprès de sa grande prêtresse, Ségolène Royal, mais c'était également une « manipulation d'espoir » éhontée - sauf à Ségolène Royal, à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire, autrement que par le recours à la « méthode Coué » ! En cas de désaccord, rien ne vous empêche de citer un seul pays au monde, où existe l'égalité réelle, à défaut de quoi vous aurez déjà établi votre mensonge et la « débilité intellectuelle » de l'époque, qui « croit au miracle » - or la Raison et la Foi ne font jamais bon ménage !

Forcément, croire pouvoir transposer l'Idéal dans tous les domaines de la réalité quotidienne avec notre seule volonté soi-disant libre, notre « libre arbitre », suffit à rendre notre époque plus obscurantiste que les précédentes. Nos prédécesseurs, en effet, comptaient seulement sur leur Dieu pour faire des miracles, puisqu'il est Dieu, alors qu'aujourd'hui les masses humaines ne comptent que sur elles pour changer le monde en paradis terrestre. Assurément, elles semblent, ou préfèrent, ignorer que notre monde, dans son mouvement universel perpétuel, change constamment sans elles, et qu'il ne pourra donc jamais parvenir à l'état idéal d'égalité, car il lui faudrait d'abord devenir immuable pour cela - sinon tout serait à recommencer l'instant d'après ! Certes, « arrêter le mouvement perpétuel » ne fait pas peur aux foules superstitieuses d'aujourd'hui, puisque c'est aussi ce qu'elles devraient réaliser pour établir sur la planète un climat « sur mesure » pour l'éternité - vous avez dit « débilité intellectuelle » ? !

Même si je doute fort que vous puissiez m'opposer des arguments intellectuellement et philosophiquement étayés, aussi bien en matière d'idéologie que de scientisme,  je reproduis ci-après les propos de Nicolas Sarkozy, qui confirment, on ne peut plus clairement, la « croyance au miracle », tant le mot « miracle » s'y retrouve associé aux termes « passion » et « rêve ». Et mieux encore, si je lis bien, ces « miracles » seraient même déjà devenus une réalité en matière de liberté, d'égalité et de fraternité - vous avez dit « croyance au miracle » ? ! OUI, puisque le chef de l'Etat a déclaré :

« La France ne serait pas la France sans cette passion de la liberté, de l'égalité et de la fraternité qui est le propre de la République.

La République s'est donnée pour but d'accomplir le vieux rêve des rois, celui d'une nation une et indivisible. Elle y a ajouté celui d'une communauté de libres citoyens soudés par le civisme et l'égalité des droits et des devoirs.

C'est le miracle de la République d'avoir permis à la France de conjuguer une identité si forte avec une aspiration si grande à l'universalisme.

C'est le miracle de la République d'avoir permis à la France d'être une grande patrie faite d'une multitude de petites patries unies par une formidable volonté de vivre ensemble, de partager une langue, une histoire, une façon d'être et de penser, où chacun se reconnaît dans un idéal et un destin communs sans que soient effacées les histoires personnelles et les destins particuliers.

C'est le miracle de la République d'avoir forgé l'unité de la France sans la condamner à l'uniformité.

C'est le miracle de la République de combiner une aussi haute idée de l'État avec une passion aussi grande de la liberté.

C'est le miracle de la République d'avoir fait éprouver à la France une même passion pour l'égalité et pour le mérite.

Le miracle de la République, c'est d'avoir donné à la France le sens de la fraternité, c'est-à-dire de la compréhension, du respect et de la solidarité. » [Fin de citation]


Je ne prends même pas la peine de réfuter sur le fond, un à un, les divers paragraphes de cette déclaration pour les comparer à la situation réelle en matière d'égalité dans notre pays, et je me borne donc à vous poser cette simple question : « Où le chef de l'Etat a-t-il vu se produire ce « miracle » de liberté et d'égalité, voire de fraternité, quand vous en êtes encore à réclamer l'égalité réelle comme des millions de citoyens ?

Cependant, je vole au secours de Nicolas Sarkozy, injustement accusé dans vos propos d'entraîner la France sur la voie de l'apartheid, en vous rappelant que, dans une République censée se fonder sur le seul mérite des compétences, donc sans « discrimination positive » ou autre forme de « piston », Rachida Dati, Ramatoulaye Yade-Zimet et Fadela Amara, pourtant venues de nulle part en politique, se sont retrouvées propulsées, par le seul fait du prince, au rang de Ministre ou de Secrétaire d'Etat - vous avez dit « égalité » ? ! Si « OUI », demandez donc à Patrick Devedjian ce qu'il en pensait à l'époque, car il ne semblait pas particulièrement apprécier la méthode du « poussez-vous de là, que je m'y mette » - une injustice pour compenser une inégalité, « ça » n'a cours qu'au royaume de la Superstition, laquelle est tout sauf le recours à la Raison !

Certes, vous aurez beau jeu de parler d' « affichage », ou d' « arbre qui cache la forêt », trivialement parlant, mais si vous croyez que l'égalité réelle va résulter de votre déclaration d'intention, fut-elle baptisée « Manifeste », de votre nomination et de votre action, vous continuerez à croire longtemps au « miracle », à moins que votre pays et votre continent d'origine ne commencent à montrer le moindre signe dans cette direction - ne serait-ce qu'en supprimant la charia, témoignage universel de l'inégalité institutionnalisée des femmes en terre d'islam, puisque récemment légalisée en Somalie, par exemple !

Toutefois, comme derrière votre discours bien-pensant « accusateur »  - nous, les vertueux, vous, les salauds ! -, vous entendez vous placer sur le terrain de LA Morale pour donner des leçons d'égalité aux Autres, parlons-en précisément du « moralisme » en matière de « discrimination » en général, et d'égalité en particulier, à travers la planète entière - continent africain et pays musulmans inclus. Non seulement l' « apartheid », la discrimination, ne s'y borne pas au racisme stricto sensu, tel qu'illustré par le génocide rwandais, les atrocités commises au Darfour par des cavaliers jenjawis musulmans, les récents massacres entre ethnies au Kenya pour une banale fraude électorale, la chasse aux albinos en Zambie ou aux réfugiés zimbabwéens en Afrique australe, entre autre, mais, de surcroît, le sexisme, l'homophobie et autres guerres de religion y sont la réalité quotidienne - sauf à vous-même, ou à quiconque, évidemment, d'infirmer mes propos en démontrant leur inexactitude !

D'ici-là, ces faits indéniables témoignent, on ne peut mieux, des innombrables contradictions entre les propos et les actes de ces « vertueux » donneurs de leçons de morale venus d'ailleurs pour reprocher à la France et aux Français un passé colonial esclavagiste révolu de plusieurs décennies, voire de plusieurs siècles, alors que se perpétue encore l'esclavage dans les pays d'origine, notamment en terre d'islam, si j'en juge seulement d'après un récent livre de Malek Chebel.

Ainsi les gardiens du « moralisme » superstitieux [Morale et condamnations moralisatrices des Autres au nom de LA Morale : LAQUELLE, celle des multiples religions, des droits de l'homme, du Petit Livre rouge, etc. ? !], arc-boutés sur leurs croyances superstitieuses, peuvent-ils tranquillement continuer comme les censeurs des pires époques obscurantistes - celles qui ont empoisonné Socrate, crucifié le Christ, brûlé Giordano Bruno et excommunié Spinoza - à juger et condamner « moralement » les Autres, en vertu seulement de leur devise favorite : « Je suis vertueux, donc je condamne » - à moins que ce ne soit l'inverse ! -, voire de leur maxime préférée : « Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais » !

Et ce monde d'hypocrites suffirait amplement, à lui seul, pour établir la « débilité intellectuelle » de l'époque, puisque leur morale se fonde uniquement sur des fictions : d'abord, celle d'un Bien et d'un Mal soi-disant absolus, ensuite celle de la  prétendue division « par nature » des humains en deux catégories, à savoir les bons, les « vertueux », les antiracistes aujourd'hui, d'un côté, nous, et les mauvais, les « salauds », les racistes, de l'autre, eux, et enfin celle d'un supposé « libre arbitre » censé conduire chacun à choisir librement entre le Bien et le Mal - en toutes circonstances évidemment, fut-ce même en cas de danger de mort ! 

Or la coexistence d'un Bien et d'un Mal absolus, absolument absolus, c'est d'abord une « impossibilité absolue » par définition, philosophiquement parlant - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire ! Et cette fiction n'est même pas tenable sur le seul plan intellectuel, c'est-à-dire celui de la Raison face à la Foi. En effet, le Bien absolu, s'il existait réellement sur Terre, serait tel qu'il ne comporterait que du « pour », du positif, des avantages pour tous, et inversement le Mal absolu ne présenterait pour tous que du « contre », du négatif, des inconvénients.

Certes, vous n'êtes pas le dernier à attester la « débilité intellectuelle » de l'époque en matière de Mal absolu, comme je vais le montrer tout de suite. En effet, la « débilité intellectuelle » de notre époque est parvenue à faire croire jusqu'au plus haut sommet de l'Etat et de ses institutions, président de la République et Parlement, entre autre, sans oublier les médias, les pseudo-intellectuels, les politiciens et les associations moralisatrices de gauche, qu'une quelconque chose humaine, fut-elle la période coloniale, pourrait présenter exclusivement du « contre », du négatif, des inconvénients, et être ainsi par conséquent réellement le Mal absolu, ou prétendu tel. Pour prouver que vous participez à ce mensonge généralisé sur la période coloniale, il me suffit de vous rappeler qu'au cours d'un récent entretien sur France Culture, que vous ne pouvez pas nier, vous avez déclaré : « Le colonialisme n'a rien de positif » - sauf à vous, évidemment, de prouver le contraire, mais ne venez pas pour autant m'accuser d'affirmer que le colonialisme « n'aurait que du positif » !

En effet, dans un monde où tout est relatif et rien n'est absolu, « TOUT » comporte, à la fois, du « pour », du positif, des avantages, et du « contre », du négatif, des inconvénients, entre lesquels tranchent seulement les intérêts et aspirations égoïstes des uns et des autres, à titre individuel et collectif - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer le contraire de ce qui précède !

Pour résumer que Bien et Mal « absolus » constituent, philosophiquement et intellectuellement parlant, une « imposture », une escroquerie intellectuelle planétaire, fut-elle fondatrice du catéchisme universel contemporain, ou Déclaration universelle des droits de l'Homme, je me borne à citer ce simple mot de Spinoza :

« Nous ne désirons pas une chose, parce qu'elle est bonne [bonne « en soi », ou absolument bien], mais c'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. »

Et il en va ainsi de votre prétendu Mal absolu, fondant aujourd'hui toutes les condamnations moralisatrices publiques, qui visent à traduire en justice des personnes dont les propos dérangent des intérêts ou contrarient des aspirations égoïstes, notamment communautaristes aujourd'hui, sans pouvoir prétendre pour autant agir au nom de l'absolu, de LA Vérité absolue - sauf à vous-même ou à quiconque, évidemment, de démontrer  la réalité de l'absolue « absoluité » du Bien et du Mal sur la Terre !

D'ici-là, les faiseurs d'opinion d'aujourd'hui continueront à user d'un tour de passe-passe mensonger, consistant à présenter « fictivement » comme absolu ce qui est seulement relatif, comme il en va des valeurs relatives de bien et mal fictivement absolutisées, mais sur lesquelles continue de fonctionner, comme aux pires époques obscurantistes, la société humaine universelle. Or, « absolutiser le relatif », selon l'expression de Constantin Brunner (1862-1937), héritier spirituel de Spinoza, comme le fait en permanence notre époque moralisatrice dans ses procès « partisans », c'est, non seulement mentir et manipuler l'opinion, mais c'est aussi bâillonner la voix de LA Vérité éternelle absolue - en retreignant la liberté d'expression pour des motifs non avoués !

LA Vérité absolue, c'est celle du Christ en particulier, dans sa Parole non pervertie par la superstition religieuse qui a usurpé son nom pour en faire le fondateur d'une « religion » qu'il n'a pas voulu créer - mais c'est un autre débat ! -, lorsqu'il a dénoncé sans ambiguïté la fable des bons et des mauvais « par nature », sur laquelle fonctionne pourtant, deux mille ans plus tard, la société humaine universelle du XXIe siècle, ainsi que les contradictions dénoncées ci-dessus suffisent à l'illustrer. Il n'y a pas les bons et les mauvais « par nature », il n'y a que des êtres humains « égoïstes », tous sans aucune exception - y compris ceux qui viendront après nous, fut-ce dans des millénaires ! Mais il ne vous est pas interdit de démontrer la fausseté de sa parole de Vérité, sans quoi vous continuerez à mentir, à manipuler et à tromper l'opinion par votre penser superstitieux, tel qu'illustré ci-dessus à propos de la période coloniale ! ! !

Je ne prends pas la peine d'examiner ici la question du « libre arbitre », puisque je joins à ce courrier ma lettre du 18 septembre dernier à Nicolas Sarkozy, et je me borne à en faire ressortir les conséquences pratiques dans le devenir du monde. C'est, en effet, non seulement sur l'absolutisation des droits humains, mais aussi sur la croyance superstitieuse en notre pseudo libre volonté que se fonde le catéchisme soi-disant universel contemporain,  ou Déclaration universelle des droits de l'Homme, dont seule l'inobservation est réellement universelle, comme vient encore d'en témoigner le sommet de Genève contre le racisme et l'antisémitisme - sauf à vous d'établir le contraire, à l'aune du devenir du monde depuis six décennies !

Certes, je tiens encore beaucoup d'autres arguments à votre disposition pour établir que la société universelle continue à fonctionner sur des croyances superstitieuses, y compris celles de la religion et de la métaphysique (scientisme et pseudo-spiritualisme), mais je voudrais montrer, pour terminer, que vous n'êtes pas le mieux placé pour donner des leçons d'égalité à la France entière. En effet, s'il est une forme de discrimination véritablement scandaleuse, c'est bien celle qui sépare des milliardaires en euros ou en dollars, les riches, de ceux qui sont obligés de vivre avec un euro ou un dollar par jour, les pauvres - sans me permettre pour autant de jauger ici l'importance de votre fortune personnelle !

Par contre, j'ai un argument de poids pour montrer que la discrimination entre les riches et les pauvres n'est pas précisément la préoccupation principale des puissants. En effet, je livre à votre réflexion ce qui suit en la matière :


Article 225-1

Modifié par Loi n°2006-340 du 23 mars 2006 - art. 13 JORF 24 mars 2006

Constitue une discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.

Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les personnes morales à raison de l'origine, du sexe, de la situation de famille, de l'apparence physique, du patronyme, de l'état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques, des moeurs, de l'orientation sexuelle, de l'âge, des opinions politiques, des activités syndicales, de l'appartenance ou de la non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes morales.

Vous aurez beau chercher et lire attentivement, vous ne trouverez, pas dans cette liste précise des discriminations tombant sous le couperet de la loi, celle qui relève de la « situation de fortune », donc les riches, et accessoirement pas davantage le « statut professionnel », celui de patron, par exemple - ce n'est donc peut-être pas sans raison que des salariés tentent à leur manière d'œuvrer, aujourd'hui,  pour l'égalité que vous réclamez pour certains, d'un point de vue égoïste partisan !

Assurément, vous pourrez toujours refuser de débattre sur le fond, à l'exemple des soi-disant « élites » de l'époque, dont les noms figurent dans le texte annexé à ma lettre au chef de l'Etat, Mensonges et lâcheté des élites, car c'est très pratique pour se persuader d'avoir raison et  être ainsi certain de détenir LA Vérité absolue.

Si j'ai la prétention d'en être un humble « porte-parole », ce n'est pas en procédant par affirmation gratuite, c'est en la démontrant, et ce n'est sûrement pas de mon fait, si les supposées « élites » d'aujourd'hui, tous milieux confondus [Médias, responsables politiques, intelligentsia (soi-disant intellectuels ou pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique], ont peur de confronter leurs opinions relatives partisanes à LA Vérité absolue, laquelle suffit à toutes les invalider dans leur prétention à exprimer l'Absolu.

Dans l'attente de vos éventuelles objections intellectuellement et philosophiquement étayées, à défaut de quoi vous manifesteriez votre intention délibérée de continuer à colporter les mensonges et les «croyances au miracle» du monde, donc à tromper et à manipuler l'opinion,  je vous remercie de votre attention et vous prie d'agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

Annexe : Lettre du 18 septembre 2008 à Nicolas Sarkozy