Excellente analyse de Pierre Olivier Arduin sur Liberté Politique intitulée "Trisomie 21 : dérapages eugénistes à l’Assemblée nationale".
Sa conclusion :
"L’impératif économique serait-il donc le moteur de notre politique de
dépistage ? Israël Nisand brandit l’argument pour faire peur aux
politiques : « Du fait du déplacement de l’âge des mères de 4 ans en 20
ans, on féconde 1600 trisomiques en plus par an avec une espérance de
vie de 75 ans. Il y en a déjà 30 000 dans notre pays ; si les 1600 qui
sont fécondés en plus par an naissaient, l’argent de l’État n’y
suffirait pas. » La violence qui se dégage de ce discours n’aurait-elle
pas dû susciter des réactions d’indignation et de condamnation [7] ?
Devant
le teneur insupportable de ces propos, point de Halde, point de
réquisitoire diligenté par nos médias à l’encontre de ceux qui
désignent les personnes trisomiques comme les indésirables de nos temps
modernes. Aujourd’hui une attitude de discrimination a bel et bien
conquis les mentalités, laissant de marbre les élites morales de notre
pays. Nous nous contentons d’attendre les progrès technoscientifiques
qui nous permettront de concrétiser politiquement ce que nous avons
intériorisé collectivement depuis longtemps.
« Il est
nécessaire de répéter que toute discrimination exercée par n’importe
quel pouvoir à l’égard des personnes sur la base de différences pouvant
être ramenés à des facteurs génétiques, réels ou présumés, est un
attentat contre l’humanité entière [8] », disait Benoît XVI à l’issue
du congrès international organisé par l’Académie pontificale pour la
Vie autour du thème « Les nouvelles frontières de la génétique et le
risque d’eugénisme ». Son cri d’alarme peut-il être encore entendu ?"
Lahire