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Le feu d’artifices (gballand)

Publié le 23 avril 2009 par Mbbs

Quand Pierre lui avait parlé de sa nouvelle copine, il lui avait dit, l’air extasié.
- Cette fille, c’est un feu d’artifices.
Il avait pensé que Pierre exagérait mais, le samedi suivant, il avait dû réviser son jugement. Le salaud, il ne s’emmerdait pas.
Pierre était arrivé au bras d’une fille qui avait au moins dix centimètres de plus que lui. Perchée sur de hauts talons qui  donnaient un affolant mouvement de va-et-vient à ses fesses moulées dans un pantalon blanc, presque transparent, elle aurait mis en rut n’importe quel octogénaire au sexe racorni. La fille lui avait souri. Une bombe. Elle était légèrement vulgaire – exactement comme il les aimait -, brune aux cheveux longs, et il ne put quitter des yeux sa bouche carnassière. Comment ce crétin de Pierre avait-il bien pu se trouver une fille pareille, lui qui était bègue et introverti ? Il avait eu l’explication plus tard.
Il l’aurait bien avalée toute crue, mais Pierre était accroché à elle, comme une épave tirée par un remorqueur, et la draguer ne serait pas chose facile. Pourtant, il n’eut plus qu’une idée en tête : se la faire  le soir même. Ils burent une bière ensemble et quand Pierre s’absenta pour aller aux toilettes, il tenta le tout pour le tout, lui fit le baratin habituel - en version condensée -, et la fille mordit à l’hameçon. Ce fut peut-être un peu trop rapide, mais il mit ça sur le compte de son charme. Rendez-vous fut pris le soir même, au café de l’Espiguette, à 19 heures. Quand Pierre revint des toilettes, il prétexta une migraine et rentra chez lui.
Le soir, à 19 heures tapantes, il se présentait au café de l’Espiguette. La bombe était déjà assise en terrasse. Ses seins juteux épousaient parfaitement l’échancrure de son tee shirt orange. En un éclair il  vit l’instant où il les sucerait voracement comme le nourrisson à la première tétée. Il lui dit bonjour, comme si de rien n’était,  ils burent un verre de rouge, parlèrent de tout et de rien – surtout de rien-, et quand il lui suggéra que la soirée pouvait se terminer chez lui, elle lui dit en professionnelle aguerrie.
- 120 euros, avec préservatif bien sûr.
Son verre se renversa ; heureusement, il était vide. Lui aussi.

PS : texte écrit dans le cadre des ateliers des "impromptus littéraires"


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