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Crise : le secours d'un Provençal méconnu

Publié le 23 avril 2009 par Micheljanva
Depuis de nombreux mois, le Saint Père parle "dans les catéchèses du mercredi de personnes dont nous pouvons apprendre ce qu'est l'Église". Hier, il nous a présenté un Français originaire de Provence, Ambroise Aupert, "considéré comme le plus grand mariologue en Occident." L'audience portant sur un Français, sa lecture s'avère particulièrement enrichissante pour qui veut renforcer sa connaissance des racines chrétiennes de notre pays. Je ne résiste pas cependant à expliquer mon titre en citant ce passage, qui ne présente qu'un aspect de ce texte si riche de Benoît XVI et qui ne doit pas obérer tout le reste de cette magnifique catéchèse, en particulier son aspect marial à quelques jours du mois de Marie :
"Dans ce traité sur le conflit entre vices et vertus, Aupert oppose à la cupiditas (la cupidité), le contempus mundi (le mépris du monde), qui devient une figure importante dans la spiritualité des moines. Ce mépris du monde n'est pas un mépris de la création, de la beauté et de la bonté de la création et du Créateur, mais un mépris de la fausse vision du monde qui nous est présentée et qui est insinuée en nous précisément par la cupidité. Celle-ci nous laisse croire qu'« avoir » serait la valeur suprême de notre être, de notre vie dans le monde en apparaissant comme importants. Aupert observe ensuite que l'avidité du gain des riches et des puissants dans la société de son temps existe aussi au sein des âmes des moines, et il écrit donc un traité intitulé De cupiditate, où, avec l'apôtre Paul, il dénonce dès le début la cupidité comme la racine de tous les maux. Il écrit : « Du sol de la terre différentes épines pointues pointent de diverses racines ; dans le cœur de l'homme, en revanche, les piqures de tous les vices proviennent d'une unique racine, la cupidité » (De cupiditate : 1 cccm 27b, p. 963). Une caractéristique qui, à la lumière de la présente crise économique mondiale, révèle toute son actualité. Nous voyons que c'est précisément de cette racine de la cupidité que cette crise est née (...)
Mais pour l'homme de ce monde également, pour le riche aussi vaut le devoir de combattre la cupidité, le désir de posséder, d'apparaître, contre le concept erroné de liberté comme faculté de disposer de tout selon le libre arbitre. Le riche aussi doit trouver l'authentique voie de la vérité, de l'amour et ainsi, de la juste voie. Alors Autpert, en pasteur d'âme prudent, sait ensuite dire, à la fin de sa prédication pénitentielle, une parole de réconfort : « J'ai parlé non pas contre les avides, mais contre l'avidité, non pas contre la nature, mais contre le vice » (l.c., p. 981)".
Lahire

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