La “bataille entre croyants” qui prétend qu’existe avec nous un certain “terrain commun”, alors qu’en même temps [ces secteurs] attaquent les principes les plus fondamentaux de l’enseignement de l’Église ou renient la loi naturelle. Cette opposition est l’une des plus démobilisantes, déroutantes et dangereuses qui soit. Il arrive qu’on entende encore un élu exprimant son opposition personnelle à l’avortement alors même qu’il soutient le droit légal à l’avortement. Nous devons être très clair : une telle personne se place entièrement HORS [souligné par l’évêque] du cadre moral, de l’impératif moral d’Evangelium Vitæ et des autres enseignements de l’Église sur ces questions (…)
Ces personnes ont quitté leur place de citoyen de l’Église. Pour le dire plus simplement, ils sont devenus des combattants de la mort et non de la vie. Si vous ou moi soutenons une telle personne qui nous a si nettement fait part de son intention de protéger un frauduleux droit à la mort, un droit à l’avortement, alors nous nous rendons complice de son offensive contre la vie (...)
[au niveau constant de l’avortement] Ce sont des milliers de vies humaines chaque jour. Si nous n’avons de cesse de dénoncer cela – avant tout autre chose – nous allons avoir des gens qui vont se lasser de nous, qui voudront qu’on cesse de dire cela. Ils pourront même nous opposer d’autres statistiques sur les tragédies de l’avortement et de la guerre. Nous devons sincèrement partager avec eux notre horreur sur ces choses-là aussi. Mais, au fond, le vrai critère de notre société c’est celui du traitement que nous réservons aux plus vulnérables d’entre nous (...)
Ce n’est PAS [souligné par l’évêque] une question de politique partisane de la part des évêques ou de leurs troupeaux. C’est un zèle pour la vie, sans mélange et fort. C’est prendre soin de la vérité et avoir de l’attention au salut des âmes. Ce zèle ne peut ni ne doit être négligé même s’il implique qu’on puisse parfois être rabroué par ceux qui voudraient que nous parlions moins. Nous, les évêques, devons en prendre soigneusement note : nos fidèles ont faim de plus de gouvernement, de plus d’unanimité et de plus de courage (…)
Comme évêque j’ai la très lourde responsabilité de vous dire ces choses encore et toujours. Cette obligation n’est pas toujours aisée et je suis constamment tenté de dire et de faire plutôt moins que plus. Je suis presque chaque jour confronté à la persuasion de ceux qui voudraient que je me taise. Mais, Dieu aidant, vous et moi nous ne resterons pas silencieux".
Lahire