De l’art en général

Publié le 03 avril 2009 par Alikhodja

Dans ses diverses manifestations, l’art tient particulièrement compte de sa propre réalité qui nous dévoile non pas la matérialité des événements, mais l’indicible et indéfinissable message des profondeurs de l’âme de chaque etre et de chaque chose. En plus, il suscite en nous, le désir d’atteindre les plus hautes satisfactions issues de l’inattendu enchantement que nous éprouvons lorsque que nous témoignons de nos capacités d’y aller au-delà des banalités communes.
Ainsi, l’art retrouve toute sa valeur, surtout quand il se définit au niveau de ses multiples aspects par le refus de se maintenir à l’anecdotique image du monde physique. En revanche, l’art tend à nous montrer son contenu sensible et émotionnel afin de nous présenter les impressions profondes qui émanent des désirs les plus forts, à marquer le temps du sceau d’une identité particulière
De cette attention portée à l’art, nous nous trouvons projeté dans un étonnement qui nous attache à l’idée que notre univers est changeant, chaque fois que nous en considération que l’œuvre d’art n’est pas uniquement la simple représentation du monde visible et connu. Alla se fixe, surtout, à montrer l’intense sensibilité du génie humain de vouloir attester de l’infinité des choses qui nous entourent. Sans cette disponibilité de l’esprit, nous nous trouvons livrés à la monotonie de la répétition stérilisante, qui nous maintient figés dans les limites du quotidien primaire. De ce fait, l’art, en général, ne peut etre abordé sans s’opposer aux directives conventionnelles et aux orientations doctrinales qui maintiennent l’artiste dans une situation de dépendance et de reclus, appliquant simplement les orientations d’un pouvoir paralysé par sa crainte de renouveau. Cependant, le grand art trouve toute sa dimension et sa force d’expression dans la diversité messages, en usant des éléments de sa composante qui sont : rythme, harmonie, lumière, espace, couleurs etc, pour exprimer les purs sentiments révélateurs de sa position transcendantale. Dépourvu de son sens humaniste, l’art se confine à présenter de
modestes images de faits ordinaires ou, de pales copies d’un passé révolu et méconnu dans forme initiale. De même, l’art perd sa voie sublime de l’imprévu miracle de la création, faisant naître des horizons jamais égalés. Il arrive, quelquefois, que l’attachement au passé révèle le refus du présent, en raison de sa prétendue dépendance à un univers jugé extérieur à la tradition séculaire. Il se peut, aussi, que ce refus provienne de l’incapacité d’embrasser le temps présent, riche de ses complexités et de ses interrogations, L’art, pourvu de nouveaux apports, découvre, dans son cheminement, l’étendue de son espace, outrepassant, l’étroite frontière de l'incompréhension.

C’est en tenant compte de l’immortalité de la pensée que l’art véritable dévoile sa permanente obsession d’atteindre l’absolu figuré. De cet entendement, les œuvres du passe, figées dans la matière impassible, s’animent des mille feux de la passion qui les projettent, en dehors de toute chronologie dans l’intemporel espace de la sensibilité et de l’intelligence. Il apparaît, alors, de cette large vision, un vaste langage qui efface les barrières cloisonnant l’œuvre d’art à la limite de l’objet et de l’époque. L’art dégagé des signes conformistes, prend toute sa liberté, en dessinant un moment de l’éternel esprit qui puise sa force dans la constance de ses suggestions, qui en découlent et qui confirme que l’art n’essaie pas de tirer des affirmations exemplaires, mieux , ils les transforme en irrésistibles questions. Par ce trait, l’art dévoile les multiples facettes des originalités bien particulières de l’identité individuelle de l’etre, ce qui permet à l’artiste d’agir en toute liberté, au lieu de présenter des alibis ou des arguments prônant des slogans bassement apologétiques d’un chauvinisme étriqué ou d’un dogmatisme sclérosé, réduisant le cercle de l’imaginaire à des formules affectées. L’art se suffit à lui même, le sujet n’est que l’accessoire apparent. L’essentiel se situe au niveau du substrat, entre l’instinct et la raison, entre le présent et l’évanescent.
Ali ALI-KHODJA