Où va le monde ? Où va la vie ? C’est ces après-midi que je me le demande aussi. Pas de réponse dans le vent, pas d’enfant à ma porte… Ai-je accomplis quelque chose de ma vie ? Ai-je créé, apporté, consacré assez ? Que de question, mais le vent est muet. Je n’aime pas me sentir seul comme ça, sans rien pour me raccrocher à mes espoirs. Mais bien sûr, c’est sûr, c’est certain, c’est juste que la raison m’est inconnue. Quelle m’est cachée, dissimulée. Je suis affamé par le temps, marchant sans fin, ne souffrant que de l’absence de mot pour m’exprimer. C’est le son d’une brume qui s’écoule sur un village, le son d’une étoile dans un ciel d’été, le son que fait un nuage quand il glisse devant le soleil. Ne les entendez-vous pas ? Je sais qu’ils existent. Il suffit de savoir prêter l’oreille, faire abstraction du bourdonnement de l’existence. Ils sont là, tous, une mélodie qui murmure, un chant qui vit.
Le soleil brille au-dessus de moi, le soleil rit avec moi. Il y a toujours les nuages, mes images, mes folies et mes joies, mes espoirs et leurs fruits. Il anime ma vie, mon ciel, ma journée. Un oiseau qui dans le ciel passe. Pas d’éclair, le ciel est bleu. Un jour chaud comme les cieux. Un vent frais mais pas de mirage. Où vas-tu petit oiseau ? Il y a dans ton chant quelque chose du fardeau.
— Eleken,
Scrute l’arrivée de l’été