Magazine Journal intime

"Quand le vase est trop plein, il faut bien qu'il déborde."

Publié le 12 septembre 2007 par Mirabelle
Mon cher Victor,
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Je suis épuisée. Autant te le dire tout de suite : je ne reste que cinq minutes ! Que veux-tu que je te dise ? Je commence à m'habituer, voilà tout ! Ne m'en veux pas... La situation est déjà bien assez compliquée ! Sois tranquille, je comprends parfaitement que ta priorité ne soit plus de venir bavarder avec le vieux Victor... Tu es maîtresse, maintenant, ça ne rigole plus ! Enfin tout de même, j'aurais aimé en savoir un peu plus sur ta classe, sur ton premier jour, tes impressions... Notre conversation précédente était bien maigrichonne ! Je sais et je m'en excuse. Cependant, il faudra bien que tu t'y fasses : la vérité, c'est que j'ai (et j'aurai) de moins en moins de temps à consacrer à ce blog ! Pour preuve...
Quand je suis arrivée dans la classe, le lundi matin, elle était complètement vide. A part les tables, rien. Pas de livres. Pas d'affichages. Pas de matériel. Rien. Même pas de bureau pour la maîtresse ! A l'heure actuelle, alors que j'ai achevé ma deuxième journée de classe, elle est toujours vide. J'ai récupéré des craies et quelques bouquins. Mais elle ne ressemble toujours pas à une véritable classe. Aucune fourniture pour les enfants, à part un petit cahier de brouillon et le nécessaire de base dans leurs trousses individuelles. Mais sinon... Rien ! Il y a même un tableau qui attend d'être fixé... Mais comment cela se fait ? C'est tout de même abherrant ! Es-tu la seule classe dans ce cas ? Ce n'est pas si abherrant que cela. Tu sais, j'ai bénéficié d'une ouverture de classe. Ce qui veut dire qu'il a fallu me trouver un local et que ce local était inutilisé, ou en tous cas qu'il ne s'agissait pas d'une classe réelle (j'ai appris plus tard qu'il s'agissait avant d'une salle informatique). Ce qui explique l'absence de tout matériel scolaire. Je comprends mieux... Il n'empêche que cela ne doit pas être très pratique ! Ca... Non !
Heureusement, les élèves sont adorables. Gentils. Bien élevés. J'ai déjà reçu un bouquet de pâquerettes et je lutte encore pour qu'ils me vouvoient. Cela va venir... C'est le début ! Je suis complètement débordée et ne sais pas par quel bout commencer : je n'ai pas encore d'emploi d'emploi du temps, je n'ai pas encore eu le temps de faire mes programmations et progressions... Je passe mes journées, pour le moment, à essayer de garder la tête hors de l'eau. A boucler mes séances correctement. A être le plus efficace possible... Cet objectif est encore loin d'être atteint puisque j'ai passé toute ma soirée d'hier soir à rédiger ma liste de fournitures pour les parents d'élèves. Et puis pour couronner le tout, je suis tombée malade. Je ne dors pas beaucoup la nuit et rêve d'une seule chose : la classe, la classe, la classe. Mon médecin, en voyant ma pauvre mine, m'a conseillé de lever le pied, craignant, dans les semaines et mois à venir, un surmenage. Il n'a pas eu l'air de trouver valable mon argument principal, que je considère, moi, comme imparable, pourtant : comment lever le pied quand il faut finir de préparer sa journée du lendemain, voire COMMENCER à la préparer ?

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