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L'archevêque de Florence, "defensor civitatis" et "consul Dei"

Publié le 24 avril 2009 par Micheljanva
Le Père Walter Covens présente sur son blog l'œuvre admirable et exemplaire de monseigneur Giuseppe Betori, archevêque de Florence. Extraits :
GB  '"Florence est pour le monde entier une ville phare. Comme capitale artistique, mais aussi comme laboratoire de fortes expériences chrétiennes, individuelles ou collectives. Elle l’a sûrement été pendant une grande partie du XXe siècle.
Le nouvel exemple qu’offre aujourd’hui Florence au monde catholique – et pas qu’en Italie – est lié au rôle joué par son archevêque.
Originaire d'Ombrie et bibliste de formation, Giuseppe Betori, 62 ans, est archevêque de Florence depuis le 8 septembre 2008. Antérieurement, il a été, en tant que secrétaire général de la conférence des évêques d’Italie, CEI, le bras droit du cardinal Camillo Ruini qui en était président, puis de son successeur, le cardinal Angelo Bagnasco.
L'été dernier, alors que sa nomination était dans l’air mais pas encore officiellement décidée, bon nombre de prêtres et de laïcs florentins ont signé une lettre ouverte demandant que le nouvel évêque soit un homme de "patience" et de "pardon", qu’il renonce à "parler avec aigreur et pour condamner" et qu’il instaure "un climat de liberté et de respect réciproque" entre l’Eglise et la société civile.
On devine facilement que ce profil d’évêque ne correspondait pas à celui que les signataires de la lettre attribuaient de manière polémique à Betori.
En tout cas, c’est lui que Benoît XVI a envoyé à Florence. Dans sa première interview au journal du diocèse, Betori a annoncé qu’il agirait pour "une foi capable d’être un élément de culture". Et d’ajouter:
"Rien de ce qui est humain n’est étranger à l’Eglise. Il y aura donc une parole de l’Eglise à propos de toute la vie de la ville. Ce qui est humain peut et doit être éclairé par l’Evangile" (Les actions de l'archevêque de Florence).
L'analyse des péripéties de monseigneur Betori est riche d'enseignement et propose l'archevêque de Florence comme un modèle. Puisse t-il inspirer nombre d'évêques au-delà des frontières italiennes :
 "La situation actuelle de l’Eglise de Florence que dirige l'archevêque Giuseppe Betori me paraît présenter un caractère exemplaire pouvant avoir des répercussions internationales. Ce que l’on voit à Florence, c’est la renaissance d’un ancien rôle: celui de l’évêque comme "defensor civitatis", défenseur de la ville, et "consul Dei", consul de Dieu, cette dernière appellation ayant été donnée au pape Grégoire le Grand.
Bien sûr, quelque chose de ce rôle de l’évêque apparaît périodiquement, en temps de guerre ou de révolution. Le cardinal Clemens August von Galen fut lui aussi appelé, pour son témoignage dans l’Allemagne hitlérienne, "defensor civitatis" et "consul Dei", comme jadis les Pères de l’Eglise "parmi les hordes de barbares". Ou bien cela apparaît dans des sGB2ituations de grave conflit social, comme pour l’évêque Oscar Romero en Amérique Latine. Mais le cas de Florence est intéressant aussi parce qu’il n’a ni le côté exceptionnel d’un acte héroïque ni ce style "engagé" aussi cher aux cultures de libération que rarement original, avec souvent des effets doctrinaux et pastoraux négatifs.
Au centre du cas de Florence, il y a des questions anthropologiques, bioéthiques et biopolitiques qui n’ont pas grand-chose à voir avec les sujets habituels de discussion politique et économique. Sur les questions de la vie, l’Eglise est tout à fait originale et seule; elle est irremplaçable. En ce sens, le cas de Florence a une portée exemplaire, qui pourrait provoquer ou encourager des agitations du même genre dans d’autres diocèses".
Lahire

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