Je suis une grande fan de films catastrophe depuis que mon père m'a montré la Tour Infernale quand j'étais petite. J'ai un goût prononcé pour les catastrophes cataclysmiques type ouragan, tempête de neige, invasion des aliens, changement climatique, inversion des pôles, etc. J'aime aussi les films de catastrophes aériennes, les crashs violents, les pilotes qui décèdent en plein vol à cause des plateaux repas et ensuite c'est l'hôtesse de l'air qui pilote l'avion et le fait atterrir (ah non ça c'est Y'a t'il un pilote dans l'avion).
Ma première mauvaise expérience de l'avion c'était Santorin. Santorin est une île des Cyclades. La piste d'atterrissage fait pile la longueur du freinage, au bout y'a une cahute qui se rapproche très très vite, derrière la cahute : la mer. J'étais très jeune mais j'ai compris pourquoi les gens applaudissaient une fois l'avion stoppé : il saluaient la performance du pilote qui, rempli d'ouzo, venait de leur sauver la vie malgré l'éclatement des pneus du train d'atterrissage...
Ma deuxième mauvaise expérience, j'avais 24 ans. J'étais en mission de travail à Clermont-Ferrand, et pour une raison obscure, je rentrais à Toulouse en avion. Depuis la salle d'attente j'ai vu la boite de conserve qui allait nous ramener : un truc avec des hélices deux fois gros comme ma ford fiesta de l'époque. J'ai pris mon sac à main et j'ai dit à mon collègue que j'allais louer une voiture pour rentrer. Il m'a fait boire du whisky. J'ai accepté de monter dans l'avion parce qu'il m'avait dit qu'il demanderait à l'hôtesse de me montrer la cabine de pilotage. Y'avait pas d'hôtesse, juste un open bar, mais de toutes façon y'avait pas de porte de séparation avec la cabine de pilotage, j'étais pour ainsi dire assise dedans. J'ai fermé les yeux en faisant le petit chien pendant les 45 minutes de vol.
Par la suite, j'ai beaucoup pris l'avion (Je sais c'est loin d'être écolo l'avion, mais croyez bien qu'on ne va pas régulièrement à Düsseldorf par pur plaisir, mais plutôt par obligation). Paris-Düsseldorf c'est très court : on attache sa ceinture, on décole, on boit un café, on atterrit. Et puis un jour, j'ai attaché ma ceinture, et j'ai écouté une grosse bonne femme raconter à son collègue (eux aussi ce n'était pas par plaisir qu'ils allaient à Düsseldorf un mardi matin par le vol de 6h50), comment elle avait survécu à un crash aérien. Au retour, j'ai pleuré, j'ai chopé la migraine du siècle à l'atterrissage car l'histoire de la bonne femme se passait à l'atterrissage, et depuis je me limite à des trajets aériens essentiels et sous drogue.
J'ai peur une peur irrépressible de l'avion. Je réalise que c'est le moyen de transport le plus sûr du monde, mais dès que je monte dans un aérodyne*, c'est plus fort que moi, je me mets à transpirer, j'ai la nausée, et des angoisses...
Et là, je viens d'acheter un billet d'avion, pour un vol de... 17h ! Je suis tarée !
* J'ai un dictionnaire analogique, j'adoooore !