"Enfin, au détour des bosquets, il est là, solitaire et sauvage, sa tour de pierres grises montant au ciel à l'heure douce où le soleil se couche...
Mon coeur bat un peu plus vite. J'entends ma respiration comme une résonnance à mon émotion
J'avance au milieu de la mer ondoyante des blés, comme mue par une vague, un élan. Me voici au sommet de la colline, dominant les prairies et les champs dont la monotonie printanière n'est coupée que par les tâches éparses des coquelicots aux corolles frêles et écarlates.
Il est là, fier et abandonné, au milieu des ronces et des herbes folles. Que j'aime franchir ce rempart de verdure !
Je suis chez moi...
J'appartiens à cette terre de silence et de beauté, noire et caillouteuse, et je retournerai un jour à cette poussière. Je le sais car j'en suis pétrie !
Mes mains sur le silex meurtri des meules brisées. Le son oublié des ailes tourmentées par le vent. Ces souvenirs lointains remontent en moi et m'insufflent la force de leur expérience et de leur histoire plusieurs fois centenaire !
Fantômes de famille, venez à moi ! Emportez-moi !
Rappelez-moi qui je suis et d'où je viens !
Ne me laissez pas me perdre
Ne me laissez pas vous perdre !"
J'ai écrit ce texte, il y a plusieurs années mais il est toujours aussi vrai aussi sincère.
Voilà, c'est là que je suis ce week-end... Et comme il n'y a pas d'internet là-bas, je vous ai programmé ce petit billet...
A bientôt !
La Papote