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Le soir, en lisant, en écoutant

Publié le 27 avril 2009 par Cameron

Il y a des larmes qui ont un goût de terre, et puis d’autres qui sont comme une respiration.

Il y a des larmes dont on ne sait d’où elles viennent, de quel secret recoin d’enfance elles décident soudain de jaillir, de quel souvenir elles sont le rappel douloureux, et puis il y a toutes les autres qui sont la sanction immédiate des choses, réelles et définitives, chasse-chagrins en somme.

Il y a les larmes qu’on verse sans s’en rendre compte, et celles qu’on retient. Parce que c’est de mille façons qu’il s’agit de vivre le chagrin, parce qu’aucune émotion ne ressemble tout à fait à une autre. Parce qu’il est important de compter la peine, pour la rendre réelle.

Et puis il y a ces larmes-là, celles qui refluent, celles qui sont juste une manière de vivre, celles qui disent le bonheur à venir. Celles que je verse parfois en pensant à toi. J’aimerai être en dehors de moi-même pour les regarder couler, pour ressentir à ta place le défi qu’elles doivent constituer, pour les essuyer, peut-être. Les essuyer, et passer à autre chose. Car c’est un moment, rien d’autre, un moment cristallisé où la pensée se fige et où le corps prend les commandes. Parfois, tu sais, il faut pleurer. Comme il t’arrive de le faire dans le silence. Comme je le fais toujours lorsque nous parlons.

Ces larmes-là, elles ne portent pas le nom de chagrin.


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