Le monde de John Doe ne sert strictement à rien, je le concède. Mais avouez que s’il n’existait pas, l’absurdité perdrait ses lettres de noblesse.
D’ailleurs, même les choses les plus insignifiantes revêtent un aspect biscornu,décalé et sont donc à l’image de la vie. Comme un 45 tours glissé négligemment dans un lecteur DVD ou bien une crème chantilly qui sent la mousse à raser… à moins que…
Bref, le monde de John Doe nous regarde d’un air narquois amplifié par un léger strabisme coquettement dissimulé derrière un masque de plongée en plein hiver.
Ainsi, je souhaitais vous entretenir d’une découverte à la limite de la philosophie que j’ai faite en arpentant les ruelles désertes du village endormie de John.
Ne prêtait pas attention au râle maladif du chat de Tante Hall qui chasse les scarabées argentés qui trottent dans sa seule imagination (le chat de Tante Hall est complètement débile et n’a jamais compris l’utilisation de ses deux yeux ni de son odorat).
Regardez ces lézards étranges. Oui, vous ne rêvez pas : ils sont bel et bien privés de membres inférieurs et supérieurs. Ce défaut anatomique, héritage de génération et de génération de déchéances, de dépravations et de déviances sexuelles les oblige à chevaucher des bataillons de fourmis excitées afin de se mouvoir dans ce vaste univers plat (ah vous ne saviez pas ?).
Oh, mais en s’approchant avec précaution, on constate que les fourmis sont elles-mêmes tractées par des puces exténuées.
Car oui, et c’est la grande leçon du jour, l’esclavagisme existe aussi ici. Quant à la reconnaissance des efforts, hé bien elle est souvent mal placée. Les injustices président les débats dans l’improbable monde de Jaune D’où !