Non, je n'ai pas abandonné mes colonnes,
Non, je ne suis pas mort,
Non, je ne suis pas un mouvement qui semble récurrent dans la blogaysphère,
Juste, en ce moment, j'ai des journées full, full, full...
Vendredi
Vendredi fut la journée de boulot la plus chargée que j'aie eu et vécu depuis longtemps. Et pour cause : c'était ma dernière.
Après une matinée de shooting à Roubaix, un entretien à la va-vite en agence Web, un déjeuner à la Piscine, un retour sur Lille, quelques derniers détails et une réunion hautement stratégique (qui ne nécessitait pas forcément ma présence, puisque je quittais la boîte le soir même... Mais c'est justement pour ça que je l'ai organisée !), je me suis retrouvé face à mon écran en réalisant que ç'allait être la dernière fois que je le verrais.
Pas facile de partir.
Des au revoirs faussement détachés, les portes de l'ascenceurs se referment. Juste à temps pour que personne ne voit les premières larmes couler. Je les sèche, dis au revoir à F. à l'accueil, et sors, les lunettes de soleil sur le nez. Ne pas se retourner, ne pas se retourner. Trop tard. Les larmes coulent.
J'ai toujours eu du mal avec les portes qui se ferment. Même si je suis content de la fermer, même si je sais que celle qui s'ouvrira sera plus intéressante, plus forte, plus grande, et certainement plus parisienne, cette porte définitivement close, cette impression d'avoir achevé un an de ma vie, de repartir comme je suis venu, m'embue les yeux. C'est plus fort que moi.
Rejoints par M., le reste de la soirée ne sera que drinks au Bar Parallèle. Après 5 ou 6 verres, je rentrerai chez moi à 4.00 du mat', officiellement "détendu".
Samedi
Si le vendredi était riche en émotion et en alcool, le samedi fut, on peut le dire, assez chiant. Plancher (enfin) sur ma soutenance de mémoire qui a lieu deux jours plus tard. Une journée passionante. Ayant besoin d'un peu d'activité, après cinq heures de boulot plus ou moins acharné, je sors dans le village pour me racheter des clopes. Là je réalise que le lendemain, je déjeune chez ma Grand'Mère et qu'il est hors de question que je passe deux jours de suite à être totalement amorphe. J'appelle S. pour savoir ce qu'il fait ce soir. Tout en sachant déjà ce qu'il a de prévu.
Dîner en amoureux avec C&T puis drink au Privilège avec M., S., et deux (jolis) potes à eux. Tout le monde est au champagne. Martini Blanc, merci. Un quadra torse nu et lifté fait claquer ses santiags sur le parquet en se prenant pour Madonna chantant David Guetta. Je savais bien qu'il y avait une raison à ce que je ne vienne jamais ici...
On bouge pour la Tchouka. Nouvelle année, nouvelle déco. Ils ne sont pas franchement foulé, mais peu importe. Peu de monde, mais que du beau. De la bise à droite à gauche. Aux mêmes personnes que S., ou pas. Jeu de la séduction avec mes deux trentenaires. Je sais très bien que personne n'est dupe, en gros tout le monde joue. Je suis amusé de la situation, eux aussi. On boit, on danse, on fume, on part.
Lundi
Je passe ma soutenance, ce devant un jury assez particulier. L'un est un prof que j'ai eu pendant mes deux années précédentes, l'autre une espèce de bombe atomique telle qu'un temps d'accalmie est nécéssaire dès qu'il vous regarde pour vous poser une question. En même temps, pas de bol, il est anti-crédit. Et vu ma boite, c'est problématique. Anyway, je m'en sors plus ou moins avec brio. De toutes façons, ma tenue est la garantie d'une soutenance réussite.
Je passe à la SNCF pour prendre un billet de train à 7.00 (7.00 du matin, hein ! !) pour Paris. Entretien à 8.30 (du matin, hein ! !) pour un poste de responsable Comm' Interne. Question : comment fait-on pour être frais, séduisant opérationnel et synthétique à 8.30 du mat' ? "Le train de 7.00 est complet, mais j'en ai un à 6.30..."
Bingo...
Madame... Comprenez-moi bien. 6.30, c'est juste pas possible ! Les cafés ne sont pas encore ouverts, et de toutes façons ma poudre ne fonctionne pas avant 8.00... J'appelle O. pour lui relater la gravité de la situation. Et prendrai finalement mon train à 20.00.
Et voilà...
Dîner puis Cosmos. Couchés à 1.30. La veille d'un entretien d'embauche. On peut pas faire moins sérieux...
Mardi
Lever très laborieux, donc. Je me retrouve pour la première fois de ma vie avant 8.00 dans les rues de Paris. N'essayez pas, je vous le dis, ce n'est pas très intéressant. Mocka blanc à la main, Marloboro 100's au bec, book à la main, me voilà devant le bâtiment. Et j'ai même dix minutes d'avances (dix minutes de sommeil de perdues...)
L'entretien se passe très bien. Trop bien, c'en est flippant. J'ai l'impression d'être venu pour rien, je suis déjà embauché. Elle m'explique ce qu'il y a à faire comment ça se passe, ne me pose aucune question. Elle me dira quand même "On va attendre votre réponse avant de lancer les procédures d'embauche"... Ben, ce serait pas mal, ouais. Mais donc, apparemment, ça urge.
J'appelle alors l'autre agence pour demander à ce qu'on se voit aujourd'hui. Au moins, je suis là, et ça accélérera un peu le bordel. Le boss n'est pas là. Envoyez lui un mail. J'envoie donc un mail. Et attends.
J'attends en faisant du Vélib'. Et un lillois sur un Vélib', je vous jure que c'est drôle. Ou triste, selon le point de vue dont on se place.
Imaginez, un vélo très lourd pour un gabarit poids plume, un sac qui ne rentre pas dans le panier, un iPod qui tombe avec fracas sur le sol, un téléphone sur l'oreille, parce que totalement paumé, des clopes qui s'enchaînent, parce que totalement stressé, et la prise conscience que l'on vit probablement ses dernières heures. En plus, ce qui est bien avec Vélib', c'est que la première demi-heure est gratuite. On gros, on anticipe la demi-heure dont tu as besoin pour parker ton vélo. "Mais où est cette putain de borne ?!", "Y'a pas une place, qu'est-ce c'est cette merde ! !".
Oui, non, parce que, quand vous venez de vous taper une heure et demi de vélo, que vous venez de monter la côte la plus raide de tout Paris, que vous l'avez faite avec une chemise (jusqu'alors) immaculée, que vous aves fumé la moitié de votre paquet parce que totalement flippé, et qu'en plus vous ne pouvez même plus vous débarrasser de cet engin du diable, oui, vous êtes vulgaire. Putain de bordel de merde.
Je dis ça, mais malgré tout, et c'est une des raisons pour laquelle je doute d'une certaine présence de masochisme latente, j'adore Vélib'. Vélib', c'est ma nouvelle passion. A tel point que je n'ai rien dépensé de toute la journée. Ni même ne me suis arrêté chez Gucci ou American Apparel. Et pour reprendre les termes d'une petite parisienne, je suis totalement Vélib'addict.
19.30, alors que je suis à la fois au téléphone à planifier ma soirée avec A., L., M. et L., en discutant avec C&T sur MSN, tout en regardant les trains pour rentrer dans mon village, je reçois sur mon portable un mail du directeur de l'agence. "Je viens de lire votre mail, trop tard j'imagine." Il n'est jamais trop tard, monsieur !
Je le rappelle. Il hurle dans son téléphone, le boucan autour de lui est intolérable. "Je suis dans le métro !" Je me disais aussi. Je pensais que vous étiez dans un zoo, ou quelque chose... "Non non. Quoique y'a de drôles d'animaux ici aussi". Je sais déjà que ce type me plaît. On discute pendant au moins quarante minutes. Et suis invité à redescendre sur Paris jeudi ou vendredi. Suis donc littéralement paumé. Les deux postes sont fabuleux, et chacun a son petit plus qui fait pencher la balance. Je repars donc sur Lille pas plus sûr de mon avenir qu'en l'ayant quittée. Je ne sortirai finalement pas ce soir là. Mon C&T me manque trop.
Mercredi
Face, c'est l'agence, pile, c'est la boîte. C'est pile. Je suis déçu. Elles me demandent si j'aurai été aussi déçu si la pièce était tombée de l'autre côté.
J'y réfléchirai après un troisième Bergerac... Et vous tiens (évidemment) au courant...