Magazine Journal intime

Le porc de l'angoisse

Publié le 28 avril 2009 par Noalita

Petits contes de la(ma) vie quotidienne, des détails sans importance, mais qui collés les uns aux autres forment un drôle de patchwork....

il y a quelques années, il m'avait laissé ces quelques mot écrit sur une feuille à en tête de l'hôtel où nous passions quelques jours, loin de la France :

 "si je rencontre une autre femme, je t'oublierais"

Pragmatisme de cet homme que je faisais souffrir malgré moi, malgré tout.

Il avait sans doute raison, je ne l'aimais pas assez et je n'ai jamais su faire semblant.  

A notre retour en France, nous nous sommes quittés, définitivement.

Je ne l'ai plus jamais revu, jusqu'à cet après-midi il y a quelques jours : 

Un feu qui passe au rouge, son 4x4 noir (il n'a pas changé), tout près de moi au volant de Joséphine II, le nez collé au pare-soleil option miroir, les yeux écarquillés et la bouche ouverte, très concentrée sur ma séance de ....re-maquillage.

Je sens un regard sur moi, je repose mon attirail entre mes jambes, l'air dégagé, rabat mon miroir de fortune et jette un coup d'oeil du côté du regard ; je le reconnais, il m'a reconnu, il me sourit, je lui rends son sourire, le feu passe au vert....

10 ans sont passés, une fille est à ses côtés, jeune, très jeune.

J'ai gardé ce petit bout de papier, il finissait par ses mots " plus tard tu regretteras le choix que tu fais aujourd'hui"

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Samedi après-midi, mon fils, son père et moi avons fini de mettre en ordre son nouvel appartement. J'ai lavé, décollé les étiquettes et rangé par ordre de taille, des dizaines de verres et de tasses à café, achetés chez Ikea le matin même. Le voir prendre ses marques dans ce lieu où flotte encore une odeur de peinture et de plâtre pas tout à fait sec, me plaît. Nous plaît, à son père et à moi.

Il est heureux, ses copains arrivent, des packs de bière pleins les bras, la soirée va être rude....d'un regard, nous décidons de les laisser entre eux.

- viens, on va boire un truc....

Il m'emmène loin et vite.

Je fume une cigarette dans le jardin, une masse sombre attire mon regard, je vais voir et je découvre...un chat mort.

Un chat tigré, sans blessures ni plaies apparentes, juste raide (et) mort dans mon jardin....

Qu'est-ce-qu'on fait d'un chat anonyme et mort, dans son jardin ?

Je l'ai déposé dans une boite en carton et apporté chez mon vétérinaire. Pas de puce, pas de tatouage, juste un collier en tissu et une petite clochette. J'ai gardé le collier, au cas ou quelqu'un de mon voisinage le reconnaisse, et laissé le matou sur la table en acier du cabinet du docteur des animaux.

-pourquoi il est tout raide le chat ? demande à sa mère, une petite fille assise juste derrière moi et que je n'avais pas remarqué, 

- il est mort, c'est pour ça ma chérie.

- on est raide quand on est mort ?

Je n'ai pas entendu la réponse....je suis déjà loin

Je lis le voyage de Nicolas et Carla en Espagne, je visionne la vidéo sur les compliments et je me dis my god ce mec est fou et terriblement lourd,elle va se tirer, je remarque les Louboutins à petits talons sur Madame et l'article d'EL Mundo sur le sujet me laisse perplexe*, j'entends la grippe porcine partout et je suis d'accord avec Cohn Bendit, j'écoute Stéphane Guillon se demander si  Rachida est folle, je regarde grimper les chiffres du chomage, impuissante, culpabilisée et malheureuse ;

tout m'indigne, m'agaçe, m'interpelle, sans que j'y tienne vraiment.

Je ne peux pas m'empêcher de penser qu"on" n'a que ce que l'on mérite, juste après j'ai honte de le penser et je n'arrive plus à faire le point.

Lassitude....

Je voterai écolo aux prochaines élections et certainement à celles qui suivront. 

- dis, tu crois qu'on pourra quand même partir à NY ?

- oui bien sûr, pourquoi tu dis ça ?

- ben à cause de la grippe m'man....

El Mundo, la semaine dernière, d’un côté, la favorite, 40 ans taille 38, «la reine indiscutable de l’élégance institutionnelle, son 1,78 mètre, son attrait pour le botox et le jogging, son style "Jackie Kennedy" et ses Tod’s italiennes» ; de l’autre, l’outsider, 36 ans taille 36, «sa discrète élégance, son 1,76 mètre que compensent de très hauts talons, son penchant pour les pantalons de flanelle et les retouches chirurgicales, son style Rania de Jordanie…» (Libération)


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