J'ai rencontré Salomon dans le cadre du boulot. Je venais d'entrer dans ma très chère start-up et lui était das l'autre camp, celui de Michel Houellebecq, en plein dans le monde de l'extension du domaine de la lutte.
Le monde merveilleux des SSII, il y a trainé ses guêtres pendant un paquet d'années le père Salomon. Comme il me l'expliquait si bien à l'époque, son objectif n'était pas de faire marcher les applications informatiques qu'il était sensé déployer chez ses clients contre monnaie sonnante et trébuchante mais plutôt de :
- Faire signer par le client tous les papiers nécessaires afin que la responsabilité de la SSII ne soit jamais engagée (surtout en cas d'échec cuisant)
- Laisser assez de bugs dans l'application mise en place pour pouvoir justifier le prix de la maintenance vendue
- Réussir à modifier le besoin du client, sans qu'il ne s'en aperçoive trop, pour diminuer le nombre de jours nécessaires pour produire l'application demandée
- Réussir à transformer les non-conformités et les bugs flagrants en demandes complémentaires de la part du client.
Du grand art, pour un quelqu'un qui a toujours eu la fibre artistique !
On tapinait tous les deux pour les mêmes clients, mais lui était un cran au dessus... Il portait mieux la jupe, il savait lui parler au client. Un client sacralisé, choyé, infantilisé mais surtout sacrifié sur l'autel de la marge de son propre projet! J'ai appris beaucoup pendant toutes ses années, j'ai grandi, j'ai appris le métier comme on dit.
Après le boulot, j'ai appris à découvrir Salomon et ça dure depuis un bon lot d'années. Au final, Salomon c'est un type complexe : austère et bling-bling, épicurien, méprisant, altruiste, juif et amateur de charcuterie. Pour faire simple, il est humain.. On se tire la bourre pour savoir celui qui incarnera au mieux la caricature du bobo parisien. Salomon, c'est un peu moi en plus petit, plus mince et surtout en plus séfarade.
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