Les briques.

C'est un 25 Janvier que je me suis perdu
Tout du moins c'est mon visage qui s'est effrité
Statue de bronze je suis devenu carton pâte
Et c'est sans me voir que je me regarde.
Je suis devenu le vide, l'immense désert
De traits reniés et d'air impalpable.
Je me suis détruit avec l'aide de mots
Les piques sur mon cœur de ballon.
C'est donc sans âme, sans figure, sans rien
Que je me suis relevé, douce reconstruction
Non sur les mots, non sur mes épaules
Mais sur les yeux, les yeux qui vous fixent.
Les autres, amis, je suis rené en vous
Sur vos mots, vos paupières qui battent
Le rythme des limites indépassables, des libertés,
Sur vos pupilles mon miroir.
J'ai retrouvé mon visage au détour d'un regard
Qui doucement se renforce, s'affirme, se redessine
J'ai beaucoup travaillé, brique par brique
Sur le mur du renouveau.
J'ai trouvé mes piliers, mes tremplins,
Mes artistes peintres, l'armature même,
Les couleurs, les lumières du tableau partiel
Art moderne, fonctionnel, question de survie.
L'Or et Lys, Marine : les deux visages
Le jour, la nuit, le dégradé et l'éclat,
Le petit pont, la porte ouverte, la nouveauté.
Agatha : l'esprit unique, le fond et la trame
Le sujet, mon fil d'Ariane.
Maritain, samaritain : le périmètre, l'oreille,
Le Tout, l'unité et l'illumination.
Couleurs, Forme, Lumière.
Et puis tout le reste : Agencement,
Disposition, Tonalités...
Le point d'exclamation sur Ses Cils
Le modèle de Lou et d'Olive
L'humour de Camomille
Le charme en un léger zozotement.