Feuilles d'automne sur les sols gelés,
Portées par le vent, soupirs las,
Les balançoires lancent des rires
Dans les nuages blancs.
Les cordes font vibrer dans les rues,
Les pièces tombant aux chapeaux
Des regards de vieillards habités,
La musique fait trembler les murs.
Les toits pleurent au-dessus des rigoles,
Le ciel est sourd et l'air sifflotant.
Les bûches ne veulent pas prendre,
Sur le lit glacé des journaux d'hier.
Les réverbères dansent dans les flaques,
Et les bottes d'enfants et les cris de leur mère.
Comme les passants sont rares,
Dans leur manteaux d'hiver.
Filent, tournent, persistent, les images d'un temps,
Le souvenir d'un instant familier,
D'un étranger pourtant, d'une romance lointaine,
Le grand filet gris des papillons de rêves.