C'est un doux plafond gris où dansent les fumées.
Virevoltant légèrement parmi les mots,
Les perles d'eau crochées de feuilles, presque brodées,
Chantent. C'est un orchestre d'automne immense et beau.
Ô Nature, joue le temps et la vie sur ta lyre !
Criblées de pluies d'étincelles or argent,
Les plaines gelées, réveillées par l'hiver, tirent
Le grand rideau d'étoiles du théâtre des vents.
Battent en cadence les ailes d'hirondelles,
Au son léger des rivières, sur les champs d'azur,
Quand baise les lèvres des roses cannelles,
Le nez d'un trésor de femme, aux grands yeux air pur.
Astre, tu t'observes dans ses océans bleus !
La terre se déchire sous les hauts bois verts
Lorsqu'en haut des collines s'annonce le feu
D'un torrent d'amoureux sur l'horizon des mers.