Petits chanteurs à la croix de bois : le gouvernement s'en mêle

Publié le 02 mai 2009 par Micheljanva

Le chœur d'enfants le plus célèbre du monde est menacé de disparition pour des raisons liées au droit du travail. En effet, la préfecture de l'Oise a interdit les concerts tant que les Petits chanteurs ne seront pas rémunérés. L'AFP signale aujourd'hui l'intervention du Gouvernement dans cette triste affaire :

"Avec Eric Woerth et Christine Albanel, nous allons dès la semaine prochaine, prendre une initiative pour trouver une solution juridique et pratique, adaptée à la tradition des Petits Chanteurs à la Croix de Bois", a indiqué le ministre dans un entretien au Figaro samedi.

"Il existe une législation protectrice qui réglemente les conditions exceptionnelles dans lesquelles les enfants peuvent travailler. Il n'est pas sûr que cette réglementation soit vraiment adaptée à toutes les chorales d'enfants", a estimé le ministre".

On peut espérer que la sortie sera heureuse tant la situation est absurde.  Mais le problème de fond demeure : l'assimilation entre chorale et travail, entre éducation et productivité. Françoise Grobois, directrice de l'association des Petits Chanteurs à la croix de bois est claire sur ce sujet :

"On nous considère comme une entreprise de spectacle, alors qu'on est avant tout une œuvre éducative (...) Quatre-vingt-dix pour cent du personnel se consacrent à l'enseignement du chant, de la technique musicale et à l'encadrement des enfants scolarisés et logés à la Fondation Eugène-Napoléon, dans le XIIe arrondissement de Paris".

La situation financière n'est pas celle d'une boîte de production, mais celle d'une chorale :

"Aujourd'hui, la tournée, prévue à partir du 13 mai en province, en Italie et en Suisse, a été suspendue. L'association vit des concerts payants pour les adultes, mais gratuits pour les moins de­ 15 ans. Les parents des Petits Chanteurs, en outre, participent au coût de l'internat.

«Ils sont les premiers à ne pas vouloir qu'on paie leurs gamins, signale Alain Barbaud. Sans concert, nous ne pouvons plus vivre, sans disques non plus, mais dans une moindre part. Nous n'avons pas de structure financière solide, l'argent rentre et sort. Sans tournée, on nous coupe les vivres et on nous tue !»

Lahire