Magazine Journal intime

Mots D'Enfants.

Publié le 05 mai 2009 par Mélina Loupia
J'ai eu vent récemment d'une nouvelle création from Hellotipi, dont un petit jeune qui monte qui monte, Vinvin, a essuyé conjointement les plâtres, Vie De Mômes.

C'est mignon tout plein, ça pousse l'éclat de rire après le petit sourire, ça renvoit à sa propre petite enfance ou celles de nos enfants, petits ou grands.

Et on regrette bien souvent de penser qu'on se rappellera toutes nos vies de ces petites phrases à croquer qu'ils avaient la naïveté de déclamer à l'assemblée toute ouïe. Parce que forcément, on oublie. On les voit certes encore en couche avec leurs petits pieds tous potelés bien qu'on les chausse en 42.

Et puis un matin, c'est l'enfant lui-même, du haut de ses 20 ans, en habit de travail, qui redevient soudain le petit bébé.

Ce n'est pas mon enfant, mais ma soeur benjamine.

Mes 2 autres frangines, ma mère et une de mes nièces avons investi la petite rue au centre de laquelle elle apprend à rendre les femmes belles avec leurs cheveux. Un vrai gynécée.

Il faisait beau. La ville sentait bon finalement. Le ciel était de ce bleu qu'on attend tous avec impatience, presque provoquant face à la grisaille dont il a fait preuve un mois durant. Bleu comme pour nous montrer qu'il n'avait pas dit son dernier mot doux, le ciel.
La dernière de la clique n'avait même pas envie de faire courir sa grand-mère partout, ni de ramasser les quelques mégots par terre ou encore de réclamer sa mère en négociation.

La travailleuse nous a rejointes juste avant qu'on ne vide les lieux.
Pressée d'allumer la cigarette témoin de la pause café, le temps d'embrasser 5 paires de joues, il était déjà l'heure pour nous autres les rurales de se dire adieu.

Alors qu'en meute matriarcale avec la poussette en avant, la citadine nous hèle.

" Alors là, on dirait que vous me laissez devant la maternelle, et pour une fois, j'ai pas envie d'aller à l'école."

Quand je me suis retournée, je l'ai soudain vue à moins d'un mètre du sol, avec ses couettes asymétriques rehaussées d'élastiques avec des petites cerises, sa capeline pourpre, sa petite robe en velours parme, ce satané collant déjà en accordéon et les vernis blancs aux pieds. Sa main n'arrivait pas à faire au revoir.

J'ai cligné des yeux.
Quand je les ai rouverts, le bébé dégainait déjà sa paire de ciseaux et regagnait ses bacs, bigoudis et clientes sous leurs casques.


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