Dortoir

Publié le 06 mai 2009 par Eric Mccomber
J'ai un boulot alimentaire à terminer qui nécessite Internet. Je me suis donc posé ici, à Lausanne, dans une chouette auberge de backpackers. Je partage un dortoir avec deux gentils pakistanais.
Tout va bien, ils sont polis, calmes, discrets. Je sors prendre une marche et je rentre une heure plus tard. Un quatrième type s'est ajouté à la bande et soudainement la chambre sent la marde. Un des chambreurs me regarde en roulant des yeux. Après dix minutes, je me lève et j'ouvre la fenêtre. Personne ne s'en plaint. La fatigue du voyage a raison de moi et je finis par m'assoupir malgré l'inconfort. Le puant se lève en silence ce matin à 6h et après son départ, la nauséabondance disparaît progressivement.
Je songe parfois au fait que l'odeur vient de molécules en suspension dans l'air qui se déposent sur des capteurs situés dans les narines. C'est-à-dire que de petites particules sont sorties de son cul, à ce type, et ont flotté jusque dans mon nez. Et depuis qu'il est parti, son cul ne génère plus de ces particules et celles qui étaient présentes se déposent doucement dans la chambre, sur le plancher, sur la poignée de la porte, sur mon sac de couchage, le long de la fenêtre, dans mes cheveux. En tout cas. S'il revient ce soir, je le balance par la fenêtre. Je parie un chocolat suisse que les deux Pakis m'aideront.© Éric McComber