Bandes oligoclonales et LCR

Publié le 06 mai 2009 par Pat La Fourmi

Signification pronostique du LCR dans la SEP

Il avait été suggéré que les patients porteurs d'une Sclérose En Plaques, SEP, non associée à la présence de bandes oligoclonales dans le liquide céphalo-rachidien, LCR (barrière sang-cerveau), avaient une évolution plus bénigne de la maladie.
Les auteurs ont mené une étude rétrospective qui comparait les patients atteints de SEP présentant ou non des bandes oligoclonales dans le LCR. Parmi les 451 patients SEP, 48 (10.6%) n'avaient pas de bandes oligoclonales. L'âge moyen de début de la maladie était de 37.1 +/- 8.8 ans, le ratio femme/homme était égal à 2. La localisation initiale de l'atteinte du système nerveux était moins bien définie chez les patients n'ayant pas de bandes oligoclonales que chez les patients ayant des bandes oligoclonales. L'évolution de la maladie était différente entre les 2 groupes de patients : 22.9% des patients sans bandes oligoclonales présentaient une forme progressive primaire contre 15.1 % des patients présentant des bandes oligoclonales, 18.8% des patients sans bandes dans le LCR présentaient une forme secondairement progressive contre 12.4% de patients avec bandes dans le LCR et 56.3% des patients sans bandes oligoclonales présentaient une  forme rémittente contre 71% de patients avec bandes oligoclonales. Chez les patients n'ayant pas de bandes oligoclonales, le nombre de leucocytes dans le LCR et le taux d'anticorps étaient moins importants que chez les autres patients. L'IRM des patients sans bandes dans le LCR remplissait moins souvent les critères de McDonald. Par contre, aucune différence entre les 2 groupes n'a été observée pour l'EDSS (échelle de handicap physique), l'index de progression, le nombre de poussées ou le taux annualisé de poussées.
En conclusion, la présence de bandes oligoclonales dans le LCR est principalement corrélée aux marqueurs de l'inflammation et plus particulièrement à une évolution rémittente. Cette étude suggère que l'absence de bandes oligoclonales dans le LCR ne signifie pas nécessairement une évolution plus bénigne de la maladie.

Siritho S et collaborateurs, Canada. J Neurol Sci. Avril 2009

source : ARSEP