Qu’est-ce que c’est qu’un ami pour vous ? C’est une question qu’on retrouve souvent. On peut même parfois la poser lorsqu’on discute avec quelqu’un sur un chat - ça vous est jamais arrivé ? Une petite question, qui semble simple, et qui pourtant est pleine de sens cachés.
Wikipedia nous fournit, pour le mot Amitié, une définition assez vaste : “L’amitié est une inclination réciproque entre deux personnes (ou plus) n’appartenant pas à la même famille.” C’est vrai que les relations au sein d’une même famille, même très bonnes, ne sont pas les mêmes que l’amitié.
Parfois, et même souvent, je me demande ce que c’est pour moi qu’un ami. Je suis souvent l’ami intime, pour reprendre le titre d’une chanson de grégoire. Donc je suis la personne qui est là quand ça ne va pas, quand rien ne va plus et qu’on fond en larmes, et qui est prêt à passer la nuit à écouter même quand il bosse le lendemain, qui sera toujours prêt à faire un cadeau, un geste pour aider l’autre.
Mais souvent, je me demande pourquoi ce n’est pas dans les deux sens… Les moments où moi je suis mal, pourquoi ne puis-je pas parler et demander un peu d’attention, un peu d’écoute de mes amis ? Pourquoi toujours dans ces moments-là faut-il passer aux dernières histoires de leurs mecs, à ce qu’elles ont vu, à leurs animaux de compagnie… Bref, à tout sauf à moi ?
Je n’ai jamais attendu quoi que ce soit en retour de ce que je fais. Je ne compte pas le temps que je passe à écouter en me disant “après elle m’en devra tant”. Mais pourquoi est-ce que ce temps doit être absolument à 0 ? Peut-être simplement parce que je suis celui vers qui elles se tournent quand elles ne vont pas bien, et que quand ça va bien, elle s’en vont vers d’autres amis plus joyeux, qui ne sont pas là pour les consoler lorsque leur amour du jour s’est fait la malle…
Alors, que dire, ou que faire ? Cesser d’écouter et les laisser tomber malgrès leur mal-être ? Bien sûr que non… Parce que ce sont des personnes que l’on estime, que l’on voudrait heureuses, et qui ne cherchent pas à nous ignorer ainsi, mais le font naturellement. Parce que nous avons l’habitude, cette habitude de prendre sur nous et de ne plus rien attendre, et de s’effacer face aux autres…
Y a-t-il vraiment une solution ? Nous ne pouvons pas nous changer. Nous ne pouvons pas les changer. Peut-être d’ailleurs avons-nous nous aussi des amis à sens uniques, des gens que nous ne souhaitons voir et à qui nous ne souhaitons parler que quand ça va mal, qui savent nous remonter le moral, puis que nous ignorons… Je ne crois pas. Je ne me souviens pas de gens qui me remonte le moral, ou qui sache m’écouter… Parfois quelques temps, une semaine ou deux, mais c’est rare, si rare… Et trop vite leur tendance naturelle reprends le dessus.
Vous qui me lirez, regardez autour de vous. Repensez à vos amis. Recherchez ceux que vous trouvez déprimants, tristes, ennuyeux… Quand allez-vous les voir ? Pourquoi ? Peut-être sont-ils ennuyeux uniquement parce que vous ne les recherches que lorsque vous vous ennuyez…