Les cérémonies militaires en l'honneur de Jeanne d'Arc.
Les festivités à Orléans.
C'est lui qui me conduit, c'est lui qu'il faut louer
Sans lui vous eussiez vu mes efforts échouer".
Extraits de "Jeanne d'Arc poème en six chants" par François Amand de Gournay :
"Jeanne comme un vieux chef conduit toute l'armée.Sa noble voix console et rappelle au combat
eux qu'au sein des revers le désespoir abat,
Les aidant à souffrir les travaux de la guerre.
Elle invoque le nom du grand roi de la terre :
"Que chacun, disait-elle, ait espérance en Dieu,
L'heure approche où l'Anglais partira de ce lieu
Son exil c'est le ciel qui par moi le publie".
(...)
Mais malgré ses douleurs qu'elle endure en silence
Sur son blanc palefroi légèrement s'élance.
L'héroïne portant son étendard sacré
Jusqu'au bord du ravin ses pas ont pénétré.
A sa vue étonnés les fiers ennemis tremblent;
Rassurés à leur tour les Français se rassemblent
Et redoublant d'ardeur retournent à l'assaut.
Le boulevard par eux est gravi d'un seul saut
Malgré cent coups divers qui menaçaient leur tête.
En vain pleuvent les traits lancés par l'arbalète,
En vain la poudre brûle et le boulet bondit,
Plus le danger s'accroît plus la valeur grandit,
Plus les guerriers blessés voudraient se battre encore.
(...)
L'héroïne a repris sa marche triomphale
Et déjà d'Orléans touchant la cathédrale,
Elle passe humblement sous le divin portail
Déjà sanctifiant son glorieux travail
Au son lent et joyeux des cloches ébranlées,
Au ravissant concert de cent vierges voilées
Qui portaient l'habit blanc des anges immortels.
Devant le soleil d'or brillant sur les autels
Sous la douce vapeur d'un odorant nuage
Qui de l'urne échappée embaumait son passage,
Jeanne au milieu du peuple amassé sur ses pas
Chante en un Te Deum l'arbitre des combats,
Celui qui prit pitié de son peuple fidèle,
Celui dont seulement la gloire est éternelle,
Celui qu'en son palais éclatant de saphirs,
Chante l'auguste chœur des saints et des martyrs".