degré II, X

Publié le 08 mai 2009 par Moinillon
Ah ! c’est que la vie religieuse fait reconnaître les véritables vertus, de celles qui ne sont que des vertus hypocrites, et qu’elle montre la carrière où l’on peut courir et combattre avec succès et des avantages réels; car j’ai été dans le cas de remarquer que la plupart des bonnes œuvres pratiquées par les gens du siècle sont des plantes qu’ils arrosent avec l’eau bourbeuse et infecte de la vaine gloire, qu’ils cultivent et qu’ils nourrissent dans l’ostentation et dans les applaudissements et les louanges; mais que, transplantées dans la solitude des anachorètes, inaccessibles aux regards des gens du monde, et ne trouvant plus cette humidité mondaine ni cette eau corrompue de la vaine gloire, ces prétendues bonnes œuvres, ces fausses vertus ne tardaient pas à périr; car ces plantes, nées dans une terre humide et grasse, ne peuvent pas prospérer dans un terrain sec, aride et privé de toutes les louanges humaines, telles que les saintes écoles de la solitude et des déserts.
saint Jean Climaque : L'Échelle sainte
«De la Nécessité de se dépouiller des affections et des soins pour les choses de ce monde»