Ah ! c’est que la vie
religieuse fait reconnaître les véritables vertus, de celles qui ne sont que
des vertus hypocrites, et qu’elle montre la carrière où l’on peut courir et
combattre avec succès et des avantages réels; car j’ai été dans le cas de
remarquer que la plupart des bonnes œuvres pratiquées par les gens du siècle
sont des plantes qu’ils arrosent avec l’eau bourbeuse et infecte de la vaine
gloire, qu’ils cultivent et qu’ils nourrissent dans l’ostentation et dans les
applaudissements et les louanges; mais que, transplantées dans la solitude des
anachorètes, inaccessibles aux regards des gens du monde, et ne trouvant plus
cette humidité mondaine ni cette eau corrompue de la vaine gloire, ces
prétendues bonnes œuvres, ces fausses vertus ne tardaient pas à périr; car ces
plantes, nées dans une terre humide et grasse, ne peuvent pas prospérer dans un
terrain sec, aride et privé de toutes les louanges humaines, telles que les
saintes écoles de la solitude et des déserts. saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte «De la Nécessité de
se dépouiller des affections et des soins pour les choses de ce monde»