Par ce beau matin d’automne ou l’on entend le délicieux chant des grives givrées, John décide de revêtir son armure de chasseur ….
Il saute dans son treillis, enfourche ses bottes et récupère l’objet sans lequel, aucun chasseur digne de ce nom ne pourrait jouir pleinement de toutes ces joies qu’offre le massacre des êtres à poils et à plumes : son arbalète.
Oui, John aime son arbalète et le bois qui la constitue. La douce mélodie du claquement sourd qui accompagne la propulsion de la flèche (imaginaire) dans les airs tel un geai fonçant sur l’ombre d’un poisson ahuri dans une rivière trouble.
Il adore ces moments de douleur intense lorsqu’il brandit l’arme à l’envers et se plante le projectile dans l’épaule ou le cou …
Bref, John n’est pas un vrai chasseur.
Car de flèches, il n’en à point .Il se sert de glands ou tout autre truc incongru.
Et d’ailleurs, dans le monde de John, ce sont les chassés qui chassent .Ainsi, des lièvres se réunissent en hordes et traquent les humains.
Les faons conspirent pour acculer les hommes abhorrés au fond des forêts et leurs fouttent une peur bleue en jouant avec leurs ombres démesurées.
Les oiseaux, quant à eux, n’attendent que l’ouverture de la chasse pour reproduire les scènes d’un célèbre film d’un certain Alfred H.
Et par conséquent, ….la vie aussi bizarre qu’elle soit, préserve ses droits de la plus petite créature à la plus grosse.
Alors me direz-vous, comment se sustente tout ce beau monde ?
Hé bien ; les surgelés, ce n’est quand même pas pour les chiens .Si ?
PS: le titre initial de ce billet est Quand John Doe tire la chasse? vous comprendrez que je ne pouvais décemment pas le garder...