La conséquence évidente du changement décidé par M. Obama est que le nombre d’avortements va augmenter dans le monde. Le Président Bush avait coupé les subventions destinées à des programmes comportant l’avortement, en particulier à l’extérieur des États-Unis. La révocation de cette mesure par la nouvelle administration limite le droit du personnel médical à l’objection de conscience et permet à M. Obama d’augmenter les subsides affectés à des organisations publiques et privées, nationales et internationales, qui développent des programmes de contrôle de la natalité, de "maternité sans risque", de "santé reproductive" incluant l’avortement parmi les méthodes contraceptives qu’ils promeuvent.
Le Président Obama apparaîtra donc inévitablement comme un des principaux responsables du vieillissement de la population des États-Unis et des nations "bénéficiaires" de programmes de contrôle de la natalité présentés comme condition préalable au développement. Comment un leader politique bien informé peut-il ignorer qu’une société qui avorte ses enfants est une société qui avorte son avenir?
La mesure prise par Barack Obama est destinée à avoir des répercussions au plan mondial. Le "messianisme" nord-américain traditionnel se flattait d’offrir au monde le meilleur modèle de démocratie. Avec la permission de tuer légalement des innocents, cette prétention est en train de sombrer. En son lieu et place émerge un "messianisme" qui annonce l’extinction des principes moraux apparaissant dans la Déclaration d’Indépendance (1776) et dans la Constitution des États-Unis (1787). Dorénavant est rejetée la référence au Créateur. Aucune réalité humaine ne s'impose plus en vertu de sa dignité intrinsèque. Prévaut désormais la volonté présidentielle. Selon ses propres paroles, le président ne devra plus se référer à des traditions morales et religieuses de l’humanité. Sa volonté est source de loi. A propos, qu’en pense le Congrès américain?
Or dès lors que le poids des États-Unis est celui qui pèse le plus dans les relations internationales, bilatérales et multilatérales, et spécialement dans le cadre de l’ONU, on peut prévoir que tôt ou tard, l’avortement sera présenté à l’ONU comme un "nouveau droit humain", un droit permettant d’exiger l’avortement. Il s’ensuivra qu’il n’y aura plus de place, en droit, pour l’objection de conscience. Ce même processus permettra au président de manifester sa volonté d’inclure dans la liste d’autres "nouveaux droits" subjectifs, comme l’euthanasie, l’homosexualité, la répudiation, la drogue, etc."
Lahire