Chaises musicales !

Publié le 09 mai 2009 par Tazounette


On va recauser boulot ? Si ça te dérange pas ? Même si ça te gêne d’ailleurs, puisqu’on est chez moi et que je fais ce que je veux…

J’ai le Taz qui bouillonne et si je ne le laisse pas s’exprimer, le résultat dans quelques temps ne sera pas joli à voir : yeux révulsés, bave au coin des lèvres, incapables de sortir le moindre son, autre que rugissements et éructations bizarroïdes, visage rougi et souffle par les naseaux… Non, faut que je m’épargne !

Comme tu le sais, comme je l’ai souvent répété dans ces pages. J’aime les litanies que veux-tu, quand ma verve poétique s’essouffle, il faut bien que je trouve autre chose.

Comme tu le sais, donc, ici, dans notre équipe c’est le grand jeu des chaises musicales.

A la fin il en reste qu’un (ou une) avec la chaise.

Si elle n’a pas la chaise, c’est qu’elle joue contre elle-même ce qui est un peu con tu en conviendras ! Enfin, sauf si elle est blonde (toujours pour Betty !!!)…

Bref. Ici, c’est kif-kif !

Attention, accroche-toi, j’espère que tes neurones sont préparés parce qu’il faut suivre… Notre secrétariat, la gestion du personnel chez nous, c’est un truc de maboule. Alors surtout concentre-toi, sinon tu vas rien piger et il est hors de question que je répète !!!

Au départ, quand je suis arrivée, nous étions 5 vaillantes secrétaires. 5 se partageant les différentes tâches, et accessoirement les différents juristes qui composent l’équipe…

Je suis arrivée en avril, heureuse 5ème. Encore sur mon nuage de nouvelle « agent temporaire », ce qui veut dire les dollars à la place des yeux, comme dans les cartoons ! Après avoir ramé et gratté mes fonds de tiroir en tant qu’intérimaire payée à la semaine, c’était le méga-pompom ! Enfin, l’arbre qui cachait la forêt !!… Et une forêt pas toute à fait nette, si tu veux mon avis… Quelle idée d’être vénale aussi…

Bref. Donc, pendant 6 mois j’allais gagner un pont. Autant qu’un directeur d’usine en France. Mais sans les responsabilités ! Indécent. Scandaleux quelque part. Heureusement, ça permet de faire super bien faire vivre mes filles, en étant toute seule, ce qui m’évite de trouver cela si indécent, au final.

Je sais que c’est choquant, en plus c’est avec tes impôts et tout ça ! Enfin, au moins si ça te rassure, c’est quelqu’un que tu connais qui en profite !!!! ;o) (ne t’emballe pas, c’est du second degré !)

Mois de juin suivant, paf, nous étions rendues à 4 puisque celle avec laquelle je partageais le bureau (M*) écopait d’un congé-maladie d’environ un mois et demi suite à un accident de « ménage » (son mec l’a propulsée dans un escalier en marbre sous les yeux de leur progéniture).

Au mois de septembre à peine revenue, la voilà propulsée au rend de secrétaire de la directrice. Notre ex-chef d’unité ayant repris les fonctions de l’ancien directeur mort l’année précédente et en l’absence de nomination à ce poste jusqu’à ce jour. La secrétaire passée au 8ème étage est partie avec son poste. Une secrétaire de moins dans l’équipe.

Redistribution des tâches (entre les restantes).

En septembre, toujours, une autre secrétaire (Kat*) est partie pour l’Allemagne qui lui proposait un contrat plus long. Encore une de moins.

Redistribution des tâches (entre les restantes).

Elle n’a jamais été remplacée. Ou plutôt pas exactement, mais j’y reviendrais plus tard…

La deuxième partie de mon bureau est restée vacante jusqu’au mois de novembre. Epoque où une nouvelle secrétaire a été embauchée (C*). Tout se passait à merveille, je l’ai formée, on s’entendait super bien… Super… Mi-novembre une autre collègue est partie, ex-secrétaire mais à des fonctions un peu moins primaires, elle a laissé une place vacante et un monceau de travail qui devait être dispatché entre sa collègue et (bingo !) les secrétaires, qui d’autres ?…

Redistribution des tâches (entre nous).

En novembre toujours, on apprend qu’une autre secrétaire (Kas*) partira au mois de février. Rien n’est mis en place pour pallier à son départ. Ni promesse d’embauche. Ni rien. Cette fille-là savait tout faire. Elle bossait comme 12, payée comme une peau de chagrin, écopant de tâches plus hautes que ses responsabilités ne le permettaient. Exploitée, quoi ! Et elle disait OUI à tout… Bref, la catastrophe ! Que de mauvaises habitudes ont été données !

Elle est donc partie en février. Quand on a appris que la dernière (en dehors de moi), G*, était enceinte ! Bingo.

Bref. Fin février, Kas* est partie. Une nouvelle intérimaire (F*), embauchée sur le poste de Kas* est arrivée. On l’a formée. Et maintenant qu’elle sait tout bien faire, elle va jarter mi-juin… Au moment où l’autre partira en congé pathologique, si tout va bien, parce que comme dit G* (« c’est déjà beau que j’ai tenu jusque là », 5 mois ;o)…

Et C* s’est vue proposer le poste de la collègue partie en novembre qui faisait tout sauf du secrétariat. Elle a accepté. Paf ! Une secrétaire de moins ! Elle s’en est mordu les doigts ensuite, puisque formée par une collègue sur un boulot pointu, juste avant une absence de ladite de 15 jours, qui l’a vue finir en dépression parce que le stress était trop grand. Et au moment de se rétracter et de dire « puis-je reprendre mon poste de secrétaire », elle s’est vu répondre « trop tard, on a embauché quelqu’un sur ton poste, tu restes là et tu mouftes pas » (en gros)…

Redistribution des tâches (entre les restantes).

Sachant qu’il ne s’agit pas vraiment de redistribution, puisque à chaque fois, il y en a une de moins, donc je devrais dire « rajout de tâches »…

En mars nous étions la nouvelle et moi, puisque G* était en formation continuellement (environ 3 jours sur 7), parce que oui, la Commission pousse à la conso des formations. Donc qui bosse pendant ce temps ? Celles qui restent. Sachant que la Commission a aussi pour politique de ne pas refuser les congés, même s’ils tombent mal, même s’il y a pénurie de personnel.

Bonheur !!!

Donc, là, lundi dernier, une nouvelle est arrivée (M*, qui remplace C*). Une seule chose à dire : elle est souriante… Le sourire ne respire pas vraiment l’intelligence, c’est un peu ce qui m’inquiète à l’heure actuelle… Et je dois la former. Entre autres tâches.

Redistribution des tâches.

Voilà, donc mi-juin, F*, l’intérimaire qui s’en va alors qu’elle était méga opérationnelle va me laisser seule avec M* qui commencera à peine à comprendre ce qu’elle devra faire. Débandade en juillet et août : congés maternité de G*, congé parental de mézigues, congé parental de M* et de C* (rapatriée après le départ de F* pour le secrétariat après l’embauche d’une contractuelle pour remplir les tâches qu’elle ne veut plus)…

Plutôt cool, hein ?

Reprenons sur le poste de Kat* partie en Allemagne en septembre… Un poste de secrétaire laissé vacant. Personne n’a été embauché. Jusqu’au mois d’avril… Une juriste était en congé maladie depuis novembre. On a donc trouvé judicieux de lui prendre une suppléante. Sur un poste de secrétaire. Et cette dame, fait tout sauf du secrétariat. Donc un autre poste de perdu.

Nous sommes donc 3 actuellement pour faire le boulot de 5… Sachant que questions tâches on n’a finalement jamais les mêmes. Et on ne garde jamais non plus les mêmes juristes. On réapprend sans cesse. Ce qu’on sait faire on le délaisse…

Bref. On a la sensation désagréable de n’être chacune qu’une accumulation de tâches. Une case chacune dans un grand tableau fléché qui à la fin est un tel bazar qu’on ne sait plus bien qui fait quoi.

Rajoutez à cela un chef ou Manager (soi-disant) qui ne sait absolument pas le contenu de toutes ces tâches, ni le temps qu’elles prennent et qui rajoute indéfiniment des trucs à chacune sans jamais vouloir comprendre, que là, vu le nombre qu’on est, c’est impossible.

Promis, au mois de juin, je le fous dans la merde… D’abord parce mi-juin il y a le Comité (je suis censée faire le compte-rendu de cette put* de réunion de brin à partir de 4h d’enregistrement). Que si F* s’en va et G* abuse des congés qu’elle doit épuiser, je n’aurais pas le temps de le faire, puisque je serai overbookée sur le restant de ce que j’ai à faire… Il est bien entendu, qu’il est hors de question que je me le cogne encore pendant mon congé parental. Je veux bien me faire avoir une fois mais pas deux.

Donc je pense que là, le chef se rendra compte que sa gestion du personnel est pourrie. Ca changera rien, sûrement que ce compte-rendu attendra mon retour au mois d’août… Mais ça me fera du bien.


Et là, vous savez quoi ? Je croise les doigts pour que ma candidature soit mise de côté, pour passer ce fichu entretien, le réussir les doigts dans le nez et leur annoncer, le sourire émail-diamant scotché sur mes lèvres colorées, que j’ai le grand plaisir de les quitter !!! Et donc de le foutre encore plus dans la mouise !

J’en jubile d’avance même si les jeux sont loin d’être fait, cette toute petite perspective me motive à mort à tenir jusqu’au bout et à avoir les dents longues, si j’écopais d’un entretien d’embauche…

Je suis pas du genre ambitieuse, mais quand il y a un tel enjeu, c’est tout comme !!!!