Première cueillette
Plaisirs au jardin
Depuis quelques semaines la météo invite au jardinage or, teint pâle, yeux cernés, tel un zombie je reste devant l’ordinateur afin d’honorer un mandat. Aujourd’hui, après plusieurs heures à regarder l’écran, j’ai téléphoné à Madeleine. A la fin de la conversation, je l’ai entendue dire: ” Ça va? T’as une petite voix. T’as l’air fatiguée”. En réalité je ne suis pas fatiguée. Je suis vampirisée. L’écriture se nourrit de l’âme de l’auteur. Après de longues séances d’écriture, l’essence vie d’une personne qui écrit s’est échappée de son âme pour investir son récit. Pour récupérer cette énergie, le meilleur moyen demeure le grand air et l’exercice physique. Jambes flageolantes, yeux larmoyants crevés de millions de pixels, sans envie aucune je suis descendue au potager afin d’y cueillir mon souper, des poireaux et du dent-de-lion afin de préparer un salade au thon directement sortie de mon imagination.
Au jardin, en déterrant les poireaux et en coupant le dent de lion, j’ai discuté avec une voisine, avec sa mère et avec de nouveaux locataires heureux d’emménager dans un immeuble possédant un espace cultivable. Ces saines activités m’ont régénérée. Ma première cueillette de l’année m’a reposée. Ragaillardie. De plus ce soir, je mangerai des produits frais. J’adore le jardin, mon potager et surtout… les météos clémentes.
Ci-dessous la cueillette du jour. Pas énorme. Pour mon repas du soir c’est plus qu’il n’en faut. Les poireaux auraient pu être plus gros si l’an passé j’avais consulté ma mère lorsque je les ai planté plutôt qu’avant les premières neiges. J’ignorais qu’il fallait couper régulièrement les cheveux des poireaux pour qu’ils grossissent. Pas grave. Même crus ils sont délicieux et, à présent, je sais que les poireaux ont besoin d’une bonne coupe pour gagner des millimètres de tour de taille.