Prenons donc garde avec un
soin tout particulier que, tout en croyant et en disant que nous marchons par
la voie étroite et difficile, nous ne marchions en effet par la voie large et
spacieuse. Or, les marques par lesquelles nous connaîtrons que nous sommes dans
le chemin qui conduit au ciel sont la mortification dans le manger, les
veilles, la privation même de l’eau pour boire et du pain pour manger, l’amour
des humiliations, la patience dans les injures, les railleries et les outrages,
le renoncement à sa propre volonté, la douceur dans les reproches et les
affronts, le silence de la bouche et du cœur dans les mépris qu’on fait de
nous, la parfaite tranquillité au milieu des traitements les plus mauvais, le
courage constant à supporter, avec bonté ceux qui nous font des choses
injustes, qui nous noircissent par la médisance, qui nous couvrent
d’ignominies, et nous condamnent injustement. Heureux ceux qui, étant entrés
dans la vie religieuse, suivent cette voie ! Car le royaume des cieux leur
appartient (Mt 5,9-12).
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la Nécessité de
se dépouiller des affections et des soins pour les choses de ce monde»