Qu’est devenu cet endroit ? Un cimetiere emplis de toile d’araignées ? Mais en ce cas, où son les tombes ? Où sont les morts, les vivants pour les pleurer ? Où sont ce monde qui font de la mort une existence, un instant à vivre… Ce n’est pas cela, pas ici. Ici ce n’est que le rien, la déchéance et l’absence de tout but. A force d’être poussé par le ressac contre les rochers, j’ai perdu de sens de l’affrontement. Je n’ai même plus envie d’écrire. J’en ai soupé d’écrire. Ecrire c’est beau quand on à un but, quand on sent la récompense poindre ou quand bien même qu’on ne l’ai jamais senti du tout. Dans d’autre cas, cela devient un supplice. Comme s’asséner soi-même les coups de fouets. Alors voilà, l’encre est comme mon sang, il sèche dans mes veines, vidant mon existence de l’étincelle d’espoir qui m’amenait à redouter chaque matin, mais à espérer de chaque lendemain. Je suis un damné, voilà que seul l’enfer de mon coeur reste pour accueillir mon âme noirice. La fumée comme seul air, les flammes comme seul vêtements… Rien n’est venu, rien ne viendra, c’est comme cela que s’écrit une histoire. Vouloir une fin meilleur qu’un autre c’est se tromper de but. C’est l’histoire tout entière dont on se rappelle. Bref, tant de mots, tant d’analogie pour finalement ce soir contempler mon écran vide. Quelque part chante un oiseau, seulement j’ai beau tendre l’oreille, il ne doit pas être devant ma fenêtre.
Je me rappelle ce après-midi quand j’étais jeune, où l’orage hurler ses sarcasmes à grandes eaux tièdes et violentes. L’électricité souvent était coupé durant le déluge, une, deux, parfois quatre heures dans la pénombre. J’avais pour seule distraction que de m’asseoir sur le bord de ma fenêtre, d’écouter le vent chanter et la pluie sa musique. Parfois en même temps je lisais, le plus souvent, je me perdais dans la contemplation et je rêvassais. Ce n’était pas un temps heureux dans mon souvenir. Et pourtant ces moments, je donnerais ma vie, mon argents et tout ce que je possède, tout avenir, pour l’espace d’une éternité, je puisse revivre ce qu’il m’apportaient. Un instant où la vie était plus forte que mon esprit.
— Eleken,
En vain, je n’ai pas d’autre jour à vivre