Un auteur. Un livre.

Publié le 12 mai 2009 par Didier T.

Sydney Joseph Perelman (1904 – 1979). Je vous l’avoue, jusqu’à hier, je ne le connaissais pas, n’en avais même jamais entendu parler. Honte sur moi ! S.J. Perelman a écrit des articles (il fut l’un des piliers du New Yorker). Quelques récits. Et même des scénarios (pour les Marx brothers). En 2000, Woody Allen a dit de lui : " Aucun écrivain actuel n’égale son sens du comique, sa folie inventive, son talent narratif et l’originalité éblouissante de ses dialogues ". Auteur qui manie avec talent le non-sens et l’absurde donc… voilà de quoi séduire.
Le Dilettante publie actuellement l’un de ses textes. Sobrement intitulé " Tous à l’Ouest ", il met en scène l’auteur lui-même (avec une modestie rare) et l’illustrateur Al Hirschfeld (présenté ici comme un mangeur et un ronfleur hors pair). Les deux hommes, envoyés spéciaux d’un magazine New Yorkais, y entament un tour du monde qui va les conduire à Hollywood, en Chine, en Inde, en Égypte, en Italie et même en France. Mais le mieux est encore de piocher, au hasard, un extrait afin d’éclairer le lecteur :
" D’abord, nous avions impérativement besoin d’une trousse de premiers secours digne de ce nom avant d’aborder des contrées aussi diverses que le Cambodge, l’Inde du Nord ou l’Afrique-Equatoriale française. Soit par bravade, soit par ignorance, Hirschfeld n’emportait qu’un petit assortiment de pansements adhésifs et une boîte de bicarbonate de soude. Heureusement pour lui, j’avais accompli deux ans de classe préparatoire au concours de médecine avant de bifurquer vers la publicité et j’étais donc en mesure de lui faire profiter de toute l’étendue de mes connaissances médicales. Dans un surplus de l’armée sur South Broadway, j’avais déniché une excellente pharmacie de campagne d’occasion. Certes, les bandages avaient déjà été utilisés et réclamaient un bon rinçage, mais le tourniquet et les cotons imbibés d’iode étaient intacts. J’avais aussi réussi à me procurer une bouteille d’éther et une paire de gants chirurgicaux au cas où mon compagnon serait frappé au milieu de nulle part et qu’il me faudrait l’opérer à la lueur d’une bougie. "
Tout simplement génial. Publié par les diablotintines - Une Fille - Mika - Zal - uusulu