Révolution (du placard)

Publié le 15 mai 2009 par Elis

Le chômage c'est plein de choses qui changent en bien ou en mal: les gens, le niveau de vie, la notion du temps, les loisirs, l'altruisme... Et puis y'a aussi les fringues !

Depuis que je suis au chômage j'ai vendu une bonne partie de mes fringues de marque achetés en ventes privées et inutiles globalement. Je n'ai jamais été une dingues de marques (à l'exception d'une, je dois admettre, mais je n'ai pas les moyens), mais il faut reconnaitre que certaines marques font des choses très jolies / très bien coupées.
[Ce n'est pas le cas de toutes et je le rappelle (oui c'est de la diffamation) Comptoir des Cotonniers vend des tee-shirts à 45 euros fabriqués en Inde par des enfants, et fait aussi des impers avec des bosses dans le dos vu que leur styliste coud avec ses pieds. Et par ailleurs, je viens de donner à Emmaüs un sac à patates de chez Sandro qui n'ira probablement à personne mais tiendra au moins chaud à quelqu'un, ou sinon fera des torchons de folie pour nettoyer les voitures.]

  • Au chômage on met un jean le matin, avec un tee-shirt rigolo et un sweat à capuche. Si on a rendez-vous, on met à la place du tee-shirt une blouse et une veste.
  • Au chômage on range les escarpins, ça fait mal aux pieds en vélib. Je ne parle même pas des chaussures allemandes qui ne me quittent plus (en particulier chez Franprix, à la poste, chez le boulanger et même une fois aux assedics).
  • Au chômage, on vide ses placards et on n'y remet que la moitié de ses frusques. Le reste, on le donne, parce qu'on n'en a pas besoin.
  • Au chômage, on n'achète pas de vêtements, pas seulement parce qu'on a un budget réduit, mais aussi parce qu'on n'a plus un DRH qui impose un dress code strict : tailleur bleu marine, chaussures vernies, socquettes blanches et col claudine et pas de culotte. On met les fringues qu'on ne mettait jamais dans l'attroce monde impitoyable des auditeurs, et on se sent tellement mieux !

Cela dit, je ne sais pas si ça a vraiment un rapport avec le chômage, je me souviens de l'époque à laquelle j'étais encore salariée quand une copine m'avait dit :

Elle : "Je me sens libérée du joug dictatorial de la mode depuis que je ne vis plus à Paris." (un zooooli cabas Zadig et Voltaire sous la table)
Moi : "Ben, je ne me sens pas trop victime moi..." (un sac H&M en bandoulière)
Elle : "Oui mais toi c'est pas pareil, t'es quand même un peu has been."
Moi : "..."
Elle : "Naaaan, mais ce que je veux dire c'est que tu t'en fous de ressembler à rien..."
Moi : "T'es sûre que y'a pas plutôt un rapport avec ma beauté intérieure counasse ????"