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Les contes de l'ordi sacré : La vengeance du caribou fou 14

Publié le 15 mai 2009 par Porky

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EPISODE 14 : Où l'on retrouve les héros prétendument positifs de cette histoire lors d'un petit déjeuner assez mouvementé au cours duquel des décisions sont censées être prises... et où commencent à poindre quelques ennuis pour l'auteur...

Lorsque le caribou magique arriva chez Marsupilania, tout le monde dormait si profondément qu'il préféra remettre au lendemain les explications. Adonc, il se coucha à son tour et ne tarda pas à ronfler comme un bienheureux.

L'auteur passera rapidement sur le réveil de ses héros et les conversations du petit-déjeuner au cours desquelles chacun étala ses obsessions. (On joue : rendez à chaque héros sa névrose : une lampe de chevet en forme de vache ; un CDC ; une mise en plis et un brushing ; une télécommande naze ; l'enlèvement du Masque de Fer ; une schizophrénie galopante.) Lorsqu'on eut fini de se plaindre, on écouta le caribou magique raconter les événements survenus nuitamment dans la grotte pluricentenaire de Sainte Marguerite. « Ah la gadoue ! s'exclama Marsupilania, outrée d'entendre ce que Gudule avait dit d'elle. Prétendre que je vais claquer sur une litière ! On aurait dû la bousiller définitivement à la fin de Gudule à Sainte Marguerite ! » « Il n'est pas en notre pouvoir de décider quoi que ce soit, ma belle amie, rétorqua le caribou magique. C'est l'auteur qui décide qui va crever ou non. » « Oh, celui-là ! bougonna la Princesse de Conte de fée. Regardez-moi ça ! A cause de lui, Logarithme, pourtant si raffiné, s'est barbouillé la figure de Nutella, et je ne parle pas de l'état de la chemise ! Loga chéri, cela ne te ferait rien d'arrêter de te tacher ? » « Comme tu l'as si bien dit, ce n'est pas ma faute, répliqua Logarithme, la bouche pleine, et assez peu « Prince Charmant » à ce moment-là. Adresse-toi à notre créateur. » Et une longue coulée compacte de Nutella glissa de ses lèvres vers sa chemise.

Le repas du matin terminé, on aborda enfin le sujet principal : que faire maintenant pour contrer Gudule et son Maître à Sorceller ? Comment délivrer ce pauvre Masque de Fer que le caribou fou avait conduit dans le château d'Onyx Noir, bâti en haut d'une montagne plus haute que l'Everest, etc., etc. ?

Dès le début de la discussion ( ?), le caribou magique s'était imposé comme le meneur de jeu, décision qui avait fortement perturbé la Vaillante Marsupilania. Elle aimait bien le caribou magique mais elle avait reconnu en lui un dangereux rival qui risquait de prendre sa place à la tête de l'innommable troupe. Elle devait rétablir son autorité et vite ! Elle prit une profonde inspiration et se leva, brandissant un énorme manuscrit de la main droite. « Caribou magique... » commença-t-elle d'un ton grandiloquent mais elle n'alla pas plus loin dans la harangue qui s'annonçait. « Ne crains rien, Vaillante Marsupilania, coupa le caribou magique. Tu es toujours le chef d'équipe. Je ne suis là que comme conseiller en magie blanche. Les décisions t'appartiennent. » On salua d'une fervente ovation cette diplomatie. Marsupilania, qui avait écrit une longue épopée vantant ses exploits, genre Chanson de Roland revue et corrigée, en fut quitte, un peu marrie cependant, pour ranger son œuvre dans sa poche. Mais le fait d'être toujours considérée comme la cheftaine incontestée de cette bande d'ahuris et d'avoir les pleins pouvoirs suffisait à contenter son ego. Elle se rassit donc, contente, souriante et comblée. On applaudit quand même l'ex future oratrice et on passa enfin au point suivant : fallait-il prendre tout de suite d'assaut le château d'Onyx Noir et délivrer le Masque de fer, ou devait-on le laisser se faire un peu torturer par sa goulafe et intervenir au moment critique, juste histoire de lui montrer que dans le genre héros, on trouvait aussi bien que lui ? Alors qu'on échangeait des avis, le caribou magique essayait de se connecter sur le cerveau de son frère jumeau mais ne parvenait à aucun résultat positif. « Qu'en pensez-vous, caribou magique ? » demanda enfin Monogramme en se tournant vers leur guide spirituel. « Je crois qu'il ne faut pas attendre, répondit ce dernier après un instant de silence. Et je vais vous dire pourquoi... » Puis il se tut et tout le monde se figea pour un bon moment.

« Alors, s'impatienta la Belle Monogramme au caractère un peu emporté, ça vient, oui, ces explications ? Ca fait une heure qu'on poireaute, le derrière vissé sur ces chaises. Ca devient franchement long ! » « Je ne peux rien dire tant que l'auteur ne m'en a pas donné l'autorisation et la possibilité, dit le caribou magique. Et il est allé boire un café et fumer ses immondes cigares. » « On s'en fout, de ce pensionnaire de Sainte Anne ! répliqua la Belle Monogramme. Parle et qu'on en finisse ! » « Nous ne sommes que des personnages, rectifia le caribou magique. Nous ne pouvons ni agir, ni penser, ni parler seuls. » « Alors là, je voudrais voir ça ! s'énerva La Princesse de conte de fée. Attends que je le rencontre, l'autre, je vais lui flanquer mon pied quelque part !... » « Mono adorée, tu t'énerves pour des prunes, intervint Logarithme. Le caribou magique a hélas raison » « Voilà bien une réaction digne de la Princesse de mes fesses, ricana Myxomatose. La chérie ne sait rien faire d'autre que flanquer des baffes aux gens, elle ne pense qu'avec ses mains. » Réflexion qui lui valut un sournois coup de pied dans le jarret, décoché traîtreusement sous la table. « C'est fini, oui, tous les deux ? » gronda Marsupilania, horripilée. (On le serait à moins.) « J'interdis à cette grosse andouille d'insulter mon alter ego ! » cria Myxomatose en jetant sa serviette à terre. « Moi, grosse ? s'étrangla la Belle Monogramme. Attends ! Puisque tu es son alter ego, c'est toi qui vas prendre à sa place ! Qui gifle l'un gifle l'autre. » Et elle s'abattit sur le pauvre lapin putride, lui fila une gifle soignée puis alla se rasseoir, contente et calmée. Logarithme n'en croyait pas ses yeux. « Mais tu es violente, mon amour ! s'exclama-t-il. J'en tombe raide. » Et il s'écrasa sur le parquet vitrifié.

Scène amusante, on en convient, mais qui ne mène pas bien loin. Revenons donc à nos moutons. L'auteur donne la parole au caribou magique.

« Merci Auteur, dit le caribou en se soulevant de son siège et en s'inclinant, au grand dam de Monogramme qui voudra bien désormais la fermer. Voilà. Je pense qu'il nous faut intervenir rapidement, avant que mon frère ne mette au point un plan épouvantable pour assouvir sa vengeance. Il est évident qu'il se sert du Masque de fer comme appât pour nous attirer au château d'Onyx noir. Il n'a pas tort dans la mesure où nous ne pouvons laisser ce vaillant héros du passé faire face seul à nos ennemis. Mais il faut le prendre de vitesse et débarquer là-bas avant qu'il ne mette au point une formule terrible, qui rendrait alors notre expédition extrêmement dangereuse. »

(Quelle est donc cette formule ? A quoi peut-elle bien pouvoir servir ? Quelles informations possède donc le caribou magique que n'ont pas nos héros -et que n'a même pas l'auteur ? Que se passe-t-il pendant ce temps au château d'Onyx noir ?... Coupure pub, comme dirait une certaine blonde...)

 

 


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