Hier, révolution en classe de terminale. Une élève se plaint du travail « chiant » que j’ai donné, suivie par deux autres qui n’ont qu’une envie, ne rien faire. Je m’échauffe avant d’ entrer en scène. Une autre bougonne parce qu’elle doit corriger son bac blanc, c’est aussi très « chiant » et « à quoi ça sert ? ». J’avance un argument, mais je m’aperçois bien vite que de 16 h à 17 h, en fin d’année scolaire ( en terminale, dès la fin du mois d’avril, les élèves se considèrent déjà « en fin d’année scolaire » ) ce type d’argument ne sert à rien. Je leur dis juste, un peu énervée, que l’école a dû être créée pour être « chiante », exprès, et que maintenant il n’y a rien d’autre à faire sinon travailler ! Une élève se met la tête dans les bras – un message du genre « et surtout qu’on ne me dérange plus ! » – et les autres se remettent peu à peu, avec une mauvaise volonté évidente, à leurs tâches diverses.
Je dois dire que parfois, j’aurais très envie de me mettre debout sur le bureau – je bénéficierais peut-être ainsi d’un séjour en hôpital psychiatrique, celui du Rouvray a un parc magnifique, et le mois de mai n’est-il pas le meilleur mois pour admirer la nature ? - et de leur « gueuler » combien je les trouve « chiants », eux, tout particulièrement, combien ils « m’emmerdent » avec leur poil dans la main et leur mauvaise foi évidente qui ébranlerait la plus sainte d’entre toutes les saintes. Je ne leur ai encore rien dit, sans doute par courtoisie. S’ils me lisent un jour – c’est assez peu probable - ils connaîtront le fond de ma pensée.