François Fillon a rappelé jeudi qu'aux dernières européennes il y avait eu "moins de 50% de participation" et il a admis
"que derrière cette attitude il y a des raisons, il y a des vrais griefs - des griefs connus, et pour une partie légitimes [...] la lourdeur des procédures européennes, l'absurdité parfois de certaines décisions, l'impression diffuse qu'une structure qui est à la fois omniprésente et impuissante, s'érige au-dessus de nous. Bref, il y a tous ces défauts d'une organisation où 27 nations cherchent le moyen de travailler ensemble avec efficacité [...] Je veux m'adresser aux électeurs que ces impressions ont frappés et qu'elles ont désabusés, pour leur dire simplement : vous n'avez pas toujours tort. Et c'est pour cela qu'il faut maintenant aller voter. [...] Comment est-ce qu'on peut tous les matins critiquer ce qu'on appelle les technocrates de Bruxelles si on ne se rend pas le jour venu au bureau de vote pour choisir celui qui au Parlement européen aura la responsabilité justement de contrôler ces technocrates de Bruxelles ?"
Alors pourquoi le Parlement européen, aujourd'hui à majorité PPE, donc UMP, n'a-t-il pas contrôlé ces technocrates lors de sa dernière législature ? Pourquoi n'a-t-il pas contesté "certaines décisions" absurdes ? Parce que le Parlement européen n'en a pas la compétence et que les commissaires européens n'ont pas à répondre de leurs choix. Et parce que aussi les ministres européens sont d'accord avec ces technocrates : par exemple, Michel Barnier, ministre de l'agriculture, a validé le projet de la Commission européenne concernant le vin rosé. Il peut bien aujourd'hui faire semblant de s'indigner des projets des technocrates : c'est une indignation électoraliste !