Magazine Humeur

Je n’aime plus la politique

Publié le 15 mai 2009 par Alainlecomte

Je n’aime plus la politique telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui. Je n’ai pas aimé quand Sarkozy a été élu, sarkozy_itw.1242387704.jpgj’ai pensé qu’une chape de plomb allait s’abattre sur le pays. La chape est plus légère que prévu, chape de plumes ? mais ça ne vaut pas mieux car chape quand même. Les médias font obstacle entre la réalité des choses et ce que nous percevons. Tout le monde se répand en évocations de la « société du spectacle » : spectacle des escarpins et des robes Dior de ces dames, des fastes de ces messieurs, petites phrases et escamotage des faits. La réalité n’existe pas. La réalité est celle des conditions de vie réelles des gens, des salariés, des travailleurs. Des chômeurs. Elle est celle des conflits du travail, des pertes de salaires et des licenciements, des renvois des ouvriers chez eux pour chômage technique et des incitations à ce qu’ils partent d’eux-mêmes de l’entreprise (ce serait tellement mieux…) comme chez Caterpillar. Parler de « société du spectacle » ne résout pas les problèmes. On encense Debord. Mais c’est parce qu’il est mort.

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Je n’ai pas aimé quand le Parti Socialiste s’est déchiré, s’est haï, s’est contre-foutu de tout ce qui n’était pas lui. A tout prendre, j’aurais préféré que ce soit Ségolène qui gagne, au moins il se serait passé quelque chose, les médias seraient contraints d’en parler. Même si de mon côté je me serais senti en désaccord, car je n’ai jamais aimé ses appels à l’amour du prochain. On n’est pas à l’Eglise. Le 13 mai, au Cirque d’Hiver, le Parti Socialiste s’est réuni en meeting : comme les discours sont vieux, comme ils sont hypocrites.

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Je n’aime pas « le facteur », je n’aime pas le NPA : trop de démagogie, de ronron, de rhétorique pseudo-révolutionnaire. Je n’aime pas Mélanchon : trop stalinien, je ne lui pardonne pas ses paroles sur le Dalaï-lama (comparé à un ayatollah) ni sur le Tibet (épine dans le pied d’une Chine qui n’est quand même plus le rêve des maoïstes…). Bon, Marie-Georges peut-être…

Et… je n’aime pas BAYROU ( !) cet homme foncièrement de droite qui essaie de ratisser large (lire l’article de Frédéric Bonnaud dans Siné Hebdo n°35 : « Bayrou fais-moi peur » où l’auteur raconte son cauchemar : Bayrou apparaissant comme LE candidat contre L’AUTRE, « Même les lecteurs de Badiou voteront Bayrou » NON !!! – j’en suis ! (des lecteurs de Badiou), « plein de philosophes marxistes publieront des papiers dans Libération pour appeler à voter Bayrou. Ce sera dément », et de dire : « je me souviens de la loi Falloux, que Bayrou, alors ministre de l’Education nationale d’Edourad Balladur, avait voulu réformer », et de rappeler : « l’année dernière, entre les deux tours des municipales, le débonnaire François se fâche quand il apprend que la liste MoDem d’Aubagne entend fusionner avec celle du maire sortant, communiste […] et pour faire bonne mesure, il soutient Alain Juppé à Bordeaux »).

Bref, je n’aime rien de cette politique là. La démocratie, ce n’est pas ça. Ce n’est pas une fois tous les cinq ans remettre son destin à un énergumène dont nous ne savons rien, ou plutôt dont nous ne savons qu’une chose c’est qu’il est certainement inapte à assumer le pouvoir qu’il revendique. La démocratie devrait être locale. Participative. Nous devrions être amenés à nous prononcer souvent sur des objectifs concrets et proximaux. Faire en sorte que les micro-décisions prises à l’horizon de nos desseins se propagent de proche en proche pour atteindre à une gouvernance éclairée. On devrait même ignorer à quoi ressemble un « président de la République ». Je rêve.


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