La première partie de l'entretien fulmine d'idées, de bons sentiments et d'action et il est même intéressant de la part d'un ministre catholique d'entendre évoquée la dignité de la personne dans la construction de logements. Bien vue également, l'attention accordée aux prisonniers, à leur réinsertion, au souci des vieillards et des malades incarcérés. Voilà des réflexions intéressantes.
Mais malheureusement, la chute ira s'accélérant sur des points fondamentaux, non-négociables :
"La question sur mes convictions religieuses m'étonne toujours. Je suis
catholique, et je l'assume. C'est pour moi un essentiel, comme pour
tous ceux qui ont d'autres religions. On ne peut pas dire que cela
précède mes convictions politiques".
Au moins, c'est dit et clair pour tout le monde désormais.
"De plus en plus on donne la primauté à la famille sociale sur la
famille biologique, et je ne suis pas certaine que cela soit aussi
simple qu'on le prétend. Je suis démocrate, je respecte la règle du jeu
majoritaire, mais je veux qu'on dise les choses clairement et que
chacun puisse faire ses choix en connaissance de cause".
Démocrate acceptant le choix imposé avant d'être catholique et de dénoncer ce qui est contraire à la loi de Dieu sur la famille. Dommage...
"Le pacs n'est-il pas une mesure en accord avec ce souci de clarifier ?
Non, et le fait que ce soient en majorité les hétérosexuels qui
l'utilisent le prouve. Il était très facile, par quelques amendements
aux lois sur la famille, de remédier aux injustices faites aux
personnes de même sexe vivant ensemble, notamment en matière
d'héritage. Le pacs est surtout quelque chose de plus simple à défaire
que le mariage".
Le mariage, une injustice pour les homosexuels? Et puis quoi encore?
"Je crois que ce siècle va tout bouleverser de ce qu'on croit de droite
et de gauche, que le clivage va désormais se faire autour de la
question : "Quelle est la place de l'homme dans la société?"
La réponse est dans la Doctrine sociale de l'Église. Mais si on la fuit dès qu'elle dérange, si on est élu avant d'être soi-même, si l'on est laïc avant toute chose, et si l'on est démocrate avant d'être chrétien, alors la question peut être posée encore longtemps.
De "Graves de communi re", encyclique de Léon XIII :
"La démocratie chrétienne, par le fait seul qu'elle se dit
chrétienne, doit s'appuyer sur les principes de la foi divine comme sur
sa propre base (...)
Mais il serait condamnable de détourner à un sens politique le terme de démocratie chrétienne. Sans
doute, la démocratie, d'après l'étymologie même du mot et l'usage qu'en
ont fait les philosophes, indique le régime populaire ; mais,
dans les circonstances actuelles, il ne faut l'employer qu'en lui ôtant
tout sens politique, et en ne lui attachant aucune autre signification
que celle d'une bienfaisante action chrétienne parmi le peuple".