Magazine Journal intime

Bureau Des Admissions.

Publié le 16 mai 2009 par Mélina Loupia
"Admets, sérieux, mais admets que faire le ménage entre 22h30 et 2h10 relève de la folie, du toc.
-Comme tu y vas, regarde, je te promets solennellement que je me servirai pas de la brosse à dents pour faire les joints, juste qu'on échappe au contrôle sanitaire, c'est tout ET RABATS-MOI CETTE PUTAIN DE CUVETTE."

Vexée.

Je suis vexée.

Cette notion d'amission me fout les boules de geisha.
Du coup, j'en ai décidé de pas enchaîner avec le repassage.

Admettre.

Rien de tel que la difficulté d'admettre.

Admettre un grand brûlé en chambre stérile.
Admettre un candidat à l'oral.
Admettre ses erreurs.
Admettre ses échecs.
Admettre ses idées noires.
Admettre son homosexualité.

Et alors, quand on se fait intimer l'ordre d'admettre, c'est pire.

Mais je crois que le summum de la libération de l'hormone de la haine, celle qui fait taper le coeur dans les tempes, raidir les maxillaires et donner envie de pousser le cri primaire, c'est le fameux " admettons".

"Bon ok, admettons que c'est pas toi qui a malencontreusement explosé ton bol plein de lait avec les 3/4 de chocolat en poudre sur le canapé."

"Admettons un dé non pipé, quelle est la probabilité qu'il tombe sur le 6 et la tranche lorsqu'il n'est lancé que 3 fois par vent de secteur NO-NE faiblissant?

"Admettons que tu as raison."

Cette insinuation, ce doute de la véracité, d'entrée de jeu, cash, dans une phrase, ça pue.

La confiance règne quoi.

Non, y a rien à faire, j'admets pas le verbe admettre.


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