Jean Paul II, La vertu théologale de charité

Publié le 17 mai 2009 par Walterman
1. Dans l'Ancien Israël, le commandement fondamental de l'amour envers Dieu était inséré dans la prière récitée quotidiennement: «Yahvé notre Dieu est le seul Yahvé. Tu aimeras Yahvé ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. Que ces paroles que je te dicte aujourd'hui restent dans ton cœur! Tu les répéteras à tes fils, tu les leur diras aussi bien assis dans ta maison que marchant sur la route, couché aussi bien que debout» (Dt 6, 4-7). 


A la base de cette exigence d'aimer Dieu de manière totale se trouve l'amour que Dieu lui-même porte à l'homme. Il attend une véritable réponse d'amour du peuple qu'il aime d'un amour de prédilection. C'est un Dieu jaloux (cf. Ex 20, 5), qui ne peut pas tolérer l'idôlatrie, dont est sans cesse tenté son peuple. D'où le commandement: «Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi» (ibid., v. 3). 

Progressivement, le peuple d'Israël comprend qu'au-delà de cette relation de profond respect et d'adoration exclusive, il doit exprimer au Seigneur une attitude filiale et même nuptiale. C'est dans ce sens que doit être entendu et lu le Cantique des Cantiques, transfigurant la beauté de l'amour humain en dialogue sponsal entre Dieu et son peuple. 

Le Deutéronome rappelle deux caractéristiques essentielles de cet amour. La première est que l'homme n'en serait jamais capable si Dieu ne lui en donnait pas la force, à travers la «circoncision du cœur» (cf. Dt 30, 6), qui élimine du cœur tout attachement au péché. L'autre est que cet amour, loin de se réduire à un sentiment, se concrétise en «marchant dans les voies» de Dieu, en observant «ses commandements, ses lois et ses coutumes» (ibid., v. 16). Telle est la condition pour «avoir la vie et le bonheur», alors que tourner son cœur vers d'autres dieux mène à trouver «la mort et le malheur» (ibid., v. 15)

JEAN-PAUL II

AUDIENCE GÉNÉRALE

Mercredi 13 octobre 1999

La vertu théologale de la charité: l'amour envers Dieu