A la base de cette exigence d'aimer Dieu de manière totale se trouve l'amour que Dieu lui-même porte à l'homme. Il attend une véritable réponse d'amour du peuple qu'il aime d'un amour de
prédilection. C'est un Dieu jaloux (cf. Ex 20, 5), qui ne peut pas tolérer l'idôlatrie, dont est sans cesse tenté son peuple. D'où le commandement: «Tu n'auras pas d'autres dieux
devant moi» (ibid., v. 3).
Progressivement, le peuple d'Israël comprend qu'au-delà de cette relation de profond respect et d'adoration exclusive, il doit exprimer au Seigneur une attitude filiale et même nuptiale. C'est
dans ce sens que doit être entendu et lu le Cantique des Cantiques, transfigurant la beauté de l'amour humain en dialogue sponsal entre Dieu et son peuple.
Le Deutéronome rappelle deux caractéristiques essentielles de cet amour. La première est que l'homme n'en serait jamais capable si Dieu ne lui en donnait pas la force, à travers la
«circoncision du cœur» (cf. Dt 30, 6), qui élimine du cœur tout attachement au péché. L'autre est que cet amour, loin de se réduire à un sentiment, se concrétise en «marchant dans les
voies» de Dieu, en observant «ses commandements, ses lois et ses coutumes» (ibid., v. 16). Telle est la condition pour «avoir la vie et le bonheur», alors que tourner son cœur vers
d'autres dieux mène à trouver «la mort et le malheur» (ibid., v. 15)
JEAN-PAUL II
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 13 octobre 1999
La vertu théologale de la charité: l'amour envers Dieu