Magazine Journal intime

Ex Nihilo

Publié le 17 mai 2009 par Lephauste

Cette page ci est pour ceux qui ne savent pas lire. Autant dire : Tournez la vite si vous êtes arrivé à en déchiffrer la première phrase. Et si la suivante ne vous a posé aucun problème ni causé aucune migraine alors déchirez la, faites en un avion, une boulette, utilisez le verso pour la liste des commissions, reprenez le cours de vos vies. Elles valent bien le temps passé à s'absorber dans le futile exercice de la lecture. Vous même n'avez vous pas un subtil Athanor où mijotent des formules dignes des plus délicats sénacles ? N'êtes vous pas vous même, bons diseurs, conteurs de bonne espèce, artistes ? Créateurs peut-être, qui bien qu'un peu de réforme, apporte sa pierre au moulin et aux averses son lot de sanglots lustrés ?

Oh que ma peine est grande ! Oh que mon chagrin est illustre ! Oh que ma voix est donc bien unique ! Oh que ma joie est assez modeste !  Oh comme je me hais de m'aimer ainsi sans que personne n'y veuille prendre garde, plus que pour me plaindre d'échouer si près du but !

Mais quel était le but ? De cette page, le but était de ne pas rester vièrge plus de temps qu'il ne faut pour la faire pâturer par l'ignare de service. Celui que je suis en ne m'intéressant à rien, qu'à ce que j'en dis. Et ce que j'en dis est d'un venin âcre aux papilles, indigeste, impropre au repos. Le lieu où nous reposerons n'existe pas. Alors nous courons à la ligne et d'un doigt humide nous tournons les pages d'un livre que nous aurions mieux fait d'écrire tant est stupide l'emploi improbable que fait l'auteur de la formule latine "Ex Nihilo". Un titre ça ? Mais non ! Du sens mon ami ! C'est de sens que nous nous nourissons ! Faites sens, nous nous chargeons du reste. Mais quel était le but ?

De but je n'en avais pas. Si peut-être, dormir. Dormir jusqu'à ce que mort s'en suive. C'est à dire passer, passer sans faire de vagues dans le regard ennuyé du monde. Ici gît la nuit passée qui me vit impuissant à en finir avec la veille et avec l'avant-veille et avec tout ce qui dégorge des goutières percées du passé, quand on tente de fermer les yeux.


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