En effet, si notre divin
Sauveur nous assure que personne n’est bon prophète dans son propre
pays (Jn 4, 44), c’est pour nous avertir de prendre garde qu’en renonçant
à notre patrie, nous ne le fassions que pour la trouver réellement dans la
vaine gloire que nous nous proposerions dans la fuite du monde; car la fuite du
monde n’est rien d’autre qu’une séparation franche et véritable de toutes les
choses de la terre, de manière que notre âme soit invariablement unie à Dieu et
ne s’en sépare jamais. Elle doit essentiellement produire et soutenir en nous
la douleur et le repentir de nos fautes. Il s’est donc séparé du siècle, celui
qui a renoncé à toute affection charnelle pour les siens, et pour les choses
qui sont étrangères à son nouvel état.
saint Jean
Climaque : L'Échelle sainte
«De la fuite du
monde»