Les 129 hauts fonctionnaires de l'UE (commissaires, juges, greffiers...) n'ont vraiment pas à se plaindre. Un commissaire européen, un juge, un avocat général de la Cour de justice... n'acquittent aucune cotisation, contrairement au fonctionnaire européen lambda qui, lui, verse 10,90% de son traitement de base. Ils bénéficient de prestations luxueuses détaillées dans un rapport que s'apprête à publier Sauvegarde Retraites. Ainsi, quand ils abandonnent leurs fonctions, ils peuvent toucher jusqu'à 70% d'un dernier traitement très confortable. Ces émoluments s'élèvent, en moyenne, à 21.260€ mensuels. Au bas de l'échelle, le greffier du Tribunal de la fonction publique touche 16.327€. En haut, le président de la Cour des comptes perçoit 23.405€ et celui de la Cour de justice 26.651€.
Pour obtenir les 70% de leur dernier salaire pour leurs retraites, les hauts fonctionnaires de l'Union n'ont pas besoin de travailler 40 ans, 16 suffisent. S'il est assez rare de parvenir à ce seuil compte tenu de la durée des mandats, Jacques Barrot, vice-président de la commission chargée des transports, au terme de seulement 5 ans de mandat, aura droit, en octobre, à une pension de 4.728,20€. Ces retraites sont cumulables avec celles obtenues dans les pays d'origine. Et qu'en cas de départ avant l'âge - 65 ans -, les 129 privilégiés de l'Union touchent de confortables parachutes, sous forme d'une "indemnité de déménagement", à laquelle s'ajoute une "indemnité de transition" servie mensuellement pendant 3 ans en proportion du salaire de base et de la durée du mandat effectué (40% pour moins de 2 ans, jusqu'à 65% au-delà de 15 ans).
Au total, en cumulant les deux indemnités, les partants peuvent espérer toucher entre 300.000 et 500.000€, ce qui n'altère en rien les prestations de retraite à venir. Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso, avec 29.504€, touche plus que le président des États-Unis.