Bretagne

On m'aurait dit ça un jour...
D'ailleurs, "on" m'avait dit le contraire.
Causions retraite, l'autre soir, chez des potes. Enfin, non. C'est pas que nous causons retraite, c'est plutôt que l'hôte essayais de me convaincre que j'aurais tout intérêt à acheter la maison que nous louons. Tu comprends, dans 20 ans... Connaissez le topo, j'imagine. Passons sur le fait que le proprio a pas l'air plus vendeur que ça, que nous n'avons pas les thunes et pas l'intention d'aller biser les banquiers du coin, passons aussi sur le fait que perso, je ne suis pas convaincu par l'achat immobilier et que de surcroit, madame étant en fin de contrat l'an prochain, on ne va pas non plus se précipiter, et venons-en du coup à ce qui m'amène : la Bretagne.
L'autre soir, donc, voilà qu'à un moment, je dis : De toutes façons, plus ça va, et plus je me dis que ma retraite, j'irai la passer en Bretagne. Je me sens de plus en plus breton, moi, que je lui dis. Yeux là-bas.
Elle me plaît cette région. J'aime sa culture. L'ambiance. Je m'y sens bien, quoi. Première fois, soit dit en passant, que je m'entendais dire ça.
Et j'en viens du coup à ce "on" qui m'avait dit le contraire. Pleuvait, ce mercredi-là. C'était la fin de journée. Je venais d'encaisser quatre entretiens au siège de Ouest France. Pour intégrer la rédaction. Ca semblait bien barré aux dires des connaisseurs : l'un de mes rendez-vous était avec le redacteur en chef. En gros, m'avait expliqué un collègue, si tu en arrives là, c'est que tu es en finale. Mais ça devait être la finale aller. La retour, je l'ai paumée.
Car "on" a conclu que je ne pourrais pas être embauché. Because, c'est véridique : vous n'aimez pas la mer !
Il m'avait cuisiné pendant une bonne heure, ce recruteur, on avait causé de tout, famille, loisirs, tout ça. J'avais pas joué, rien caché. Et il avait estimé que je ne pourrais pas intégrer le canard... parce que je n'aimais pas la mer. Ouest France étant pas mal longeur de côtes, forcément, c'était mal barré.
Mais tout cela n'empêche pas d'aimer la Bretagne, visiblement. Nonobstant, mon choix est fait : j'irai peut-être vivre là-bas plus tard. Et je lirai le Télégramme. Voilà.