Un mot, un seul mot qui puisse arrêter le temps. Un mot hors la loi et qui l'est toute pourtant, la loi. Un mot vous tracte au travers des embarras que l'on trouve à vieillir, la succession des heures est mortelle comme est mortel l'ennui d'avoir toujours à faire ses preuves de vivant. cette année encore c'est décidé, ce sont les merles et les ramiers qui vont bouffer toutes les cerises. Ici on se refile le panier. Faut en prendre sinon... C'est les merles et les ramiers qui vont encore toutes les bouffer. Personne pour oser dire : Ces cerises ? Mais, elles sont aux merles et aux ramiers ! Pourtant c'est bon le ramier. Faudrait les tirer les ramiers ! Les plumer, les vider ... Et les merles, on en fait quoi ? Laisses les siffler, on achètera des oeufs de cailles. Parce que au prix du kilo de cerises, ferait beau voir qu'on y aille pas en caddy à bigarreaux land. Non, rien à propos des grives. Et pour les petits pois à la parisienne, comptez pas sur nous pour vous les écosser. Pourtant le ramier, avec des petits pois...
Ce mot c'est Nautonier, un cercle notablement vicieux et nautique dont il ne faut attendre rien de bon que des records de noyades. Passeur ? J'y suis, j'attends. Viens t'en à la godille, à la bourde croises auprès, la berge est bourbeuse et je me sens seul et saule sous la pluie de mes cinquante verges. Nautonier, lourde est la charge de vide que je concède à tes marinades mais viens t'en avant que je ne puisse plus me souvenir que j'étais piètre nageur, grand mangeur de cerises, de petits pois et de ramiers. Quand je ne rêvais que de naviguer encore et encore, les pieds nus dans la sagine et le front posé dans les brassées de fleurs de ma grand mère :
"Ils sont dans les vignes les moineaux ! Ils sont dans les vignes les moineaux, ils ont mangés les raisins, ils ont chié tous les pépins !
Ols so do lo vogno lo mono ! Ols so do lo vogno lo mono, ols o mojo lo roso, ols o chio to lo popos
Ils i di li vigni li mini ! Ils i di li vigni li mini, ils i migi li risi, ils i chii ti li pipis
Uls u du lu vugnu lu munu...
C'est chié aussi, les moineaux.