Alors voilà, l’histoire tire à sa fin.
Cette histoire, c’est celle de mes années étudiantes, celle de mes années sur le boulevard Edouard Montpetit. Tous ces souvenirs de tous ces appartements. Parce que, même si je n’ai passé que 8 mois dans le dernier, ce sont pratiquement 5 années que j’ai passées dans cette rue. Et dans le quartier de Côte-Des-Neiges.
Dans ma rue, il y a ce couple qui, je suis certaine, a été roi et reine du bal. Ils sortent systématiquement courir ensemble dès les premiers jours du printemps. Ils sont beaux, ils sont jeunes, ils sont sportifs… Et tous les ans, ils ont le même rituel, celui de profiter des premiers rayons de soleil. Et tous les ans je me dis que moi aussi, demain, je leur ressemblerai.
Dans ma rue, il y a cette dame dont le dos se courbe plus d’années en années et qui cultire des fleurs sur un bout de terrain en dessous de l’immeuble du 3075… Qui protège soigneusement ses plantes quand vient l’hiver et les chouchoute tout l’été.
Dans ma rue, il y a tous ces étudiants, pour qui tous les prétextes sont bons pour fêter. Hockey, relâche, début de session, intégrations… On saisit toutes les occasions pour remplir les pubs du quartier.
Dans ma rue, il y a la 51 qui passe. Qui m’a accompagné aux 4 coins de Montréal de jour comme de nuit, que je rate presque systématiquement, qui est passée en avance… trop en retard… Mais que j’aime quand même.
De Côte-Des-Neiges, ce qu’il me restera, ce sera des brainstorms pour des projets de marketing au pub irlandais. Des confidences dans un autre. Une vie de couple à un numéro, des soirées de filles à un autre… Il me restera toutes ces images gravées dans ma mémoire et des rendez-vous, toujours aux même intersections.
Il me restera de belles années d’insouciances, de pleurs de rage et de fatigue, d’éclats de rire et de bonheurs.
Alors voilà, la page se tourne demain. Parce qu’il est temps de passer à l’âge adulte et de voir autre chose. Parce que j’en avais envie un peu aussi.
Je m’imagine venir un jour y installer un de mes enfants pour ses années universitaires. Mais ça c’est une autre histoire.
Et quoi qu’il arrive, une chose est certaine: le boulevard Edouard Montpetit restera à jamais gravé dans ma mémoire.