Chateau de BLANDY LES TOURS (Seine et Marne)
C’est un pont comme le mois de mai en compte à la pelle. On avance et on freine. On ne sait plus très bien où se situer sur un calendrier parce qu’il y a ceux qui bossent et ceux qui bullent. Ceux qui partent se faire dorer la pilule sur les plages de Normandie et ceux qui pointent à l’ANPE et qui se demandent quand les recruteurs vont redevenir sérieux… Je n’aime pas le ponts. Ce genre de journée creuse est propice aux avancées, la circulation à Paris est fluide et le téléphone reste muet. Oui, j’aime les ponts pour travailler, pas pour rester à la maison… J’ai toujours été à contre courant… Je sais.
Alors, en ce vendredi bâtard à souhait, que faire ? Le ciel avait pris des couleurs estivales, j’ai donc taillé la zone, direction le sud est de Paris, 69 kilimètres pour être précise vers un lieu que peu connaissent. Si je dis VAUX LE VICOMTE, tout le monde va me répondre OK. Si je dis BLANDY LES TOURS, on va me regarder avec des points d’interrogation au fond des prunelles. En 20 ans, c’est la quatrième fois que je m’y rends. En 1989, le Château en ruines et à l’abandon n’avait qu’une tour en piteux état. En 2009, grâce à des travaux d’envergure, il est flambant neuf…
Blandy les Tours petite commune briarde de quelques âmes située à dix tous petits kilomètres à l’est de Vaux le Vicomte est un pure merveille. On ne peut pas imaginer tant le lieu est calme, champêtre et serein que Melun n’est pas loin. Le long des murs poussent des roses trémières, des iris et des roses. On entend le chant des oiseaux et rares sont les touristes hormis les cars de scolaires et des chinois… Oui des chinois qui ont déserté la Tour Eiffel et le Château de Versailles pour découvrir un château fort armé de son donjon et de son chemin de ronde où on peut se promener à 30 mètres d’altitude sans se bousculer…
Et là, le regard perdu sur cet horizon vert, je me suis posée une question essentielle. Bloguer ça sert à quoi ? Sinon raconter ma petite vie sur internet et me donner l’illusion d’exister dans le regard de gens que je ne connais pas et que je ne recontrerai jamais. Des souvenirs épars me revenaient comme ces virées de mères de famille des abords de Meaux à Melun, à cinq dans une Fiat 126, sur la Nationale 36 pour aller faire un ravitaillement chez Marionnaud, le seul en ces années 1990 au plus près de la maison. Il fallait être de retour à 16 heures tapantes pour la sortie des écoles. C’était la vraie vie avec de vraies amies… Et là sur le donjon de Blandy les Tours, mon regard scrute la ligne d’horizon vers le Nord Est. Mortcerf… Elles y vivent encore mes copines. Elles ont gardé leur mari, leur maison, leur chien… La Fiat 126 est devenue une AX, puis une SAXO et un C3… Mais elles sont là, chiennes de garde et le pire c’est que le Jeudi de l’Ascension dans ce village est un jour phare. C’est la Grande Brocante. Je suis passée non loin, à Faremoutiers, sans m’arrêter, sans y penser…
Je suis rentrée bloguer sur mon Sony Vaio avec des inconnu(e)s sans visage et sans prénom… juste des pseudos.
Alors en ce jour entre deux eaux de pont comme je les déteste, j’ai décidé de mettre un terme à ma vie de NO LIFE pour rechercher Godefroy de Montmirail.