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Nos villes sont des chantiers éternels

Publié le 22 mai 2009 par Simpldespry

chantier

Les élections communales s’approchent et avec elles, les différents chantiers d’infrastructure s’activent.. C’est testé et approuvé : Au Maroc, c’est le bitume qui fait gagner les élections!

Mais même en dehors des compagnes électorale, nos villes et villages demeurent des chantiers qui n’en finissent jamais, il y a toujours un peu bitume à refaire, par-ci quelques canalisations à poser par là, du carrelage à renouveler ici, des lignes téléphoniques à enterrer là-bas… Bref, il y a toujours un chantier quelque part dans nos quartiers avec parfois une petite pancarte qui remercie nos compréhension et coopération.

Ce phénomène reflète un problème structurel à la base..

Notre gestion de la chose locale manque cruellement de vision à long terme. En effet, et mis-à-part quelque cas particuliers, toutes nos villes se développent à l’aveuglette dans une anarchie dont les ficelles sont tenues par de puissants lobbys de l’immobilier.

Cette myopie chronique est dicté par le fait que la gestion des affaires locales est rythmée par la période électorale de quatre ans. Ainsi,  tout conseil local fraichement élu, ballait d’un coup les projections de son prédécesseur et établit sa propre politique de “développement” échelonnée sur les seules quatre années qui constitueront son mandant.

Résultat, une mauvaise gestion obligée de repartir à zéro à chaque échéance électorale.

Ce phénomène est le fruit amère d’une mauvaise organisation..

Il est rare chez nous, dans n’importe quel domaine, de connaitre qui fait quoi ni quand ni comment il le fait.. Cette manière de faire nuit à la transparence, entrave le bon suivi des projets et ouvre la porte à l’impunité.

Et malgré les avancés réalisées, avouons-le, dans les procédures d’octroi des marchés publics, il persiste quelques élus locaux qui s’allient à des entrepreneurs sans conscience sous la bonne couverture de quelques hauts fonctionnaires sans scrupule pour nous pendre des prestations bâclées ne répondant à aucune des normes de qualité requises..

Conséquence, une malheureuse dilapidation de l’argent public, puisque le travail ainsi bâclé se trouve rapidement détérioré et appelé à être refait.

Nous sommes pris dans un cercle vicieux..

Le manque de vision lointaine couplé avec le flou organisationnel fait qu’au lieu de progresser, nous sommes en train de faire un pas en avant et deux en arrière.. au lieu de vivre le 21e siècle, plusieurs de nos villes et compagnes baignent toujours dans le siècle passé.. au lieu de programmer de projeter ou de planifier un futur meilleur, nous nous trouvons juste contraints d’allouer nos efforts à réparer les erreurs du passé.

Seulement, si les mêmes personnes responsables de nos maux se trouvent être les mêmes sur lesquelles repose notre salut, alors la cause est perdue d’avance.

Yes we can..

Je suis conscient de l’immense difficulté que représente la rupture de ce cercle vicieux, mais je saisis l’occasion des prochaines élections communales pour lancer un appel aux vives consciences de ce pays millénaire : faisant de ce rendez-vous un point de rupture avec les pratiques crapuleuses du passé, d’abord, en votant et en votant juste, ensuite, en développant une culture de de vigilance continue quant à l’usage de l’argent du contribuable.

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